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qu’il permet une programmation et des décisions

collégiales : les enjeux sont très importants, sur des

chefs-d’œuvre qui dépassent le Louvre, et pour

lesquels les décisions doivent être partagées.

Des restaurations externalisées et en partenariat

Le Louvre ne restaure pas seul, il a recours la

plupart du temps :

à des restaurateurs extérieurs, qui interviennent

au cas par cas selon les priorités pour des opérations

de faible ampleur, ou, sur une base forfaitaire,

pour un entretien régulier des collections ;

ces opérations concernent en particulier les

constats d’état des œuvres avant départ en prêts,

certains bilans sanitaires approfondis, des études

préalables… ;

à des groupements de restaurateurs qui

interviennent par le biais de marchés pour les

chantiers des collections ou pour les restaurations

de grande ampleur.

À l’exception du département des Antiquités

égyptiennes et du département des Arts

graphiques où des restaurateurs exercent au sein

de la conservation (avec le recours aux prestataires

extérieurs), le métier de restaurateur est peu

représenté au Louvre.

Les restaurations du Louvre se font en partenariat

avec :

le Centre de recherche et de restauration des

musées de France (C2RMF) :

-

qui est (et a vocation à rester) le partenaire principal

du Louvre en matière de restauration, aussi bien

que d’études et de recherche liées ou non à la

restauration ;

-

qui apporte son concours scientifique et

technique aux opérations de restauration menées

sur les collections du Louvre : étude scientifique

préliminaire (imagerie scientifique, analyses des

matériaux), définition du cahier des charges,

suivi de la restauration, établissement du dossier

documentaire. La plupart des opérations se font

dans les ateliers du pavillon de Flore, où les œuvres

provenant des collections du Louvre représentent

une part majeure de l’activité totale de ces ateliers ;

-

qui emploie des restaurateurs fonctionnaires

et offre des espaces de travail aux restaurateurs

extérieurs ;

d’autres laboratoires du ministère de la Culture

et de la Communication, notamment le LRMH, le

CICRP, le CRCC ;

d’autres musées, internationaux ou nationaux,

notamment dans le cadre d’études de corpus

similaires.

Certaines restaurations (petites interventions) ont

lieu également au Louvre-Lens, dans le cadre de

la programmation spécifique des « coulisses » du

musée ; elles sont réalisées par des restaurateurs

extérieurs, notamment sur des œuvres destinées à

être présentées au Louvre-Lens.

Toutefois, la question de la pérennité de ce modèle

de restauration, presque exclusivement faite par

des restaurateurs extérieurs, peut se poser. En effet,

si ce modèle présente de nombreux avantages,

notamment en raison de la proximité du Centre

de recherche et de restauration des musées de

France, il présente également plusieurs limites :

d’une part, le plan de charge du C2RMF ne

lui permet pas forcément de faire traiter toutes

les demandes du Louvre ; la nouvelle direction

du C2RMF devra se positionner, en lien avec

le Louvre, sur cette question, dans une logique

d’amélioration des complémentarités entre les

deux partenaires ;

d’autre part, les besoins du Louvre, du fait

de la grande diversité de ses collections et

des problématiques de restauration qu’elles

soulèvent autant que de la fréquence de ses

activités (expositions et projets muséographiques

notamment), sont très nombreux : ils nécessitent

de nombreuses spécialités en restauration, et une

grande réactivité.

Une programmation plus en amont des

restaurations avec le C2RMF (année n-1)

permettrait de définir en concertation le

niveau d’intervention souhaité en fonction de

la complexité des opérations prévues, et ainsi

établir le degré et les modalités de contribution

du C2RMF, depuis l’intervention ponctuelle

d’urgence jusqu’à la restauration fondamentale,

en passant par les différentes actions possibles

d’entretien, ou de bichonnage.

En fonction des projets à venir du C2RMF, la

question d’une internalisation partielle de certains

de ces besoins au sein même des départements du

Louvre pourra se poser dans les années à venir. La

création d’espaces spécifiques au sein du Palais,

pouvant accueillir des restaurations aujourd’hui

impossibles au C2RMF faute de place, pourrait

être une piste d’étude à mener entre les deux

institutions.

Cet enjeu étant très stratégique et nécessitant de

plus des aménagements spécifiques, sa résolution

ne pourra en aucun cas être le résultat d’une

décision unilatérale. Cette option peut s’intégrer

dans une stratégie globale établie en liaison avec

le C2RMF et impliquerait une hiérarchisation des

besoins et des modes d’intervention.

Le domaine, les collections, les publics et les équipes