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bâtiment historique qui n’a pas été pensé comme
un musée. L’objectif principal de l’établissement
est de poursuivre le travail d’état des lieux des
conditions de conservation dans le Palais, des
risques encourus, et d’établir un diagnostic
partagé par tous pour améliorer les conditions de
conservation.
Les difficultés sont nombreuses :
•
la diversité des collections qui nécessitent des
conditions de conservation différentes, parfois
contradictoires au sein d’un même espace ;
•
les contraintes du Palais en matière de climat
(huisseries anciennes inadaptées notamment)
et d’éclairage (fenêtres anciennes non adaptées
notamment) ;
•
les contraintes du Palais en termes de circulations
(emmarchements, escaliers, espaces contraints),
qui ne permettent pas de toujours y prévoir des
manipulations d’œuvres optimales, voire qui
obligent d’y maintenir certaines œuvres qui ne
peuvent sortir du Palais ;
•
l’obsolescence des équipements, y compris
ceux du Grand Louvre (éclairages, traitement
de l’air…), parfois même des vitrines (non
étanches, anciennes) dont les caractéristiques et
le fonctionnement font l’objet d’une réflexion
conjointe avec le C2RMF ;
•
les nombreux passages dans certains espaces
non prévus pour une trop grande fréquentation
et qui peuvent engendrer une dégradation des
conditions de conservation (empoussièrement,
modification du climat…).
Les priorités à mettre en œuvre :
•
l’un des enjeux majeurs pour le Louvre est
d’améliorer la transversalité de ce sujet, qui touche
les conservations et la direction de la Recherche
et des Collections mais aussi la surveillance et le
bâtiment, ainsi que les ateliers muséographiques :
renforcer la culture de la conservation préventive
dans le musée est un objectif directement lié
au recentrage du projet du Louvre autour des
collections ;
•
cela passe par le renforcement de la concertation
dès que les œuvres sont concernées, que ce soit
par des travaux ou des sinistres, et de la diffusion
de l’information, par la poursuite des formations
internes.
Pour améliorer l’environnement, facteur essentiel
de dégradation ou de conservation des œuvres,
plusieurs chantiers doivent être menés en priorité :
•
mieux travailler en transversalité sur l’entretien
et les rénovations du bâtiment, notamment pour
faire en sorte que les reprises des équipements
techniques (centrales de traitements d’air en
premier lieu) prennent en compte les conditions
de conservation des collections ;
•
renforcer la veille sanitaire et les contrôles, afin
d’affiner en permanence les connaissances des
conditions de conservation dans le Palais ;
•
améliorer
les
conditions
d’éclairage
(notamment dans les cas d’ensoleillement direct et
d’équipements obsolètes) ;
•
renforcer le nettoyage des salles ;
•
reprendre les vitrines qui le nécessitent (pour
améliorer leur étanchéité notamment) ;
•
mettre en œuvre les nécessaires rotations des
collections les plus sensibles, en particulier pour
les textiles et les arts graphiques ; la question se
pose particulièrement dans la perspective d’une
présentation des arts graphiques de manière plus
pérenne.
En intervention directe sur les collections,
l’entretien des collections, leur anoxie et la
systématisation des chantiers de collections, dans
des espaces adaptés, sont les priorités.
Conserver en plein air
Enfin, la conservation du patrimoine des jardins
présente des spécificités. Ce patrimoine comprend :
des sculptures inscrites sur les inventaires du
Louvre, de nombreux dépôts, des vases, des bancs
et des éléments d’architecture tels que des bassins
ou des rampes, des originaux ou des copies. Il est
soumis à de multiples facteurs de dégradation,
naturels (intempéries, oiseaux) ou humains,
intentionnels
ou
involontaires
(pollution,
vandalisme). Il est nécessaire de mettre en place des
actions planifiées pour améliorer la conservation
préventive, en recourant aux compétences de
restaurateurs et laboratoires spécialisés.
Conserver en réserves
La conservation préventive des œuvres en réserves
présente d’autres types de problématiques. La
problématique des réserves est un enjeu prioritaire
identifié de longue date et est au cœur des priorités
de l’établissement pour les années à venir.
L’enjeu est triple pour le Louvre :
•
assurer la sauvegarde des collections en
externalisant une partie des réserves à l’horizon
2018 ;
•
définir la réaffectation des espaces libérés au sein
du Palais par cette externalisation pour faciliter le
fonctionnement du musée en créant des réserves
tampons ;
•
renforcer la politique de conservation préventive
en réserves par la programmation de chantiers de
collections.