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des seuls musées au monde à être capable de faire
régulièrement des expositions internationales de
référence. De ce fait, sa responsabilité vis-à-vis de
la communauté scientifique et de ses publics est
importante, et la programmation des expositions
doit être à la hauteur de ces attentes.
La programmation culturelle dumusée du Louvre
durant les prochaines années sera ainsi conçue, à
travers les choix de la commission des expositions,
en tentant de concilier les différentes exigences
suivantes :
•
trouver l’équilibre entre qualité scientifique et
bonne accessibilité aux publics ;
•
partir des collections du musée pour les présenter
différemment, approfondir un sujet, confronter
les regards ;
•
trouver l’équilibre entre les différents domaines
du Louvre : entre les huit départements, mais
aussi, plus généralement, entre les « beaux-arts »
et l’archéologie et entre les sujets spécialisés et les
sujets transversaux. Il s’agit en effet de présenter,
à travers la programmation des expositions
temporaires, un reflet fidèle de la richesse et de la
diversité des collections du Louvre ;
•
laisser la place à des projets venant de l’extérieur,
ou coorganisés avec des partenaires, que ce soient
des musées en France ou les grands musées
internationaux, dont la programmation peut
rejoindre celle du Louvre ;
•
sauf exception (cas de donation d’œuvres par
exemple), limiter l’exposition d’œuvres issues de
collections privées.
Quatre types d’expositions peuvent être identifiés,
pour répondre à des projets d’ampleur variable :
•
les grandes expositions, qui occupent l’ensemble
de l’espace du hall Napoléon, à raison de deux
par an (une au printemps et une à l’automne),
et constituent la part la plus visible de la
programmation du Louvre et sont destinées à un
large public ;
•
des expositions de taille intermédiaire, occupant
de manière complémentaire la moitié du hall
Napoléon ;
•
trois expositions par an de dessins dans les espaces
Napoléon haut spécifiquement reconfigurés (deux
accrochages plus ou moins enrichis des collections
permanentes du département des Arts graphiques
et une exposition faisant appel significativement à
des emprunts extérieurs) ;
•
des expositions-dossiers, ou des expositions
d’actualités, dans les salles permanentes du musée
pour rendre compte de la vie des collections.
Afin de mieux concevoir ces différents types
d’expositions, plusieurs nouveaux principes seront
mis en œuvre pour la programmation après 2017 :
•
la création de salles «Napoléon haut » dédiées à
la présentation des arts graphiques, en exposition
temporaire ou en présentation par roulement.
Le projet du Grand Louvre avait fait le pari
d’une présentation permanente par rotation des
collections d’arts graphiques dans l’espace de
la pyramide et dans d’autres salles du musée,
puis en lien direct avec les collections des autres
départements, notamment avec les peintures
(salles Sully et Mollien). Ces salles ont accueilli des
expositions temporaires. Les salles Sully et Mollien
trouveront donc une autre vocation, tandis
que des salles indépendantes, bien identifiées,
seront désormais dédiées aux présentations de la
collection du département des Arts graphiques et
aux expositions qu’il réalisera. Les salles d’histoire
du Louvre seront ainsi transformées pour ce besoin
spécifique. Il s’agit d’un changement notable car il
permettra de redonner une place à cette collection
dans les espaces du musée ;
•
la création d’une programmation d’expositions-
dossiers dans les départements : le Louvre n’étant
doté d’aucun espace de petite taille à consacrer
à des sujets d’actualité des départements, la
programmation de ce type d’exposition plus
spécialisée et centrée sur les collections du musée
passe par une nouvelle ligne de programmation.
L’objectif est de créer des espaces où présenter,
deux fois par an, les actualités des travaux
scientifiques des départements : acquisitions,
restaurations, études d’une œuvre… Toutes les
actualités ouvriront ainsi au même moment, deux
fois par an, ce qui permettra chaque année d’avoir
ainsi une programmation plus visible, centrée sur
les collections et présentée dans les départements
mêmes, en lien direct avec les salles permanentes.
Cette nouvelle programmation, dont la mise
en place nécessitera d’importantes études de
faisabilité, tant les espaces des départements sont
variés et complexes, sera accompagnée d’une
réflexion sur les éditions qui pourraient mettre en
valeur cette actualité ;
•
le maintien d’une programmation d’expositions
temporaires d’art contemporain : le Louvre,
historiquement, a toujours fait place à l’art de
son temps, notamment à travers une politique
de commande de décors du Palais (décor de la
galerie d’Apollon par Delacroix, plafond de la
salle Henri-II par Braque). Après les réalisations
récentes d’Anselm Kiefer (escalier nord de la
Colonnade), François Morellet (escalier Lefuel)
et Cy Twombly (salles des Bronzes), il faut noter
que les espaces disponibles pour accueillir de
nouvelles créations pérennes se sont raréfiés.
C’est donc à travers des projets temporaires que
le Louvre poursuivra cette mission, en s’attachant
à suivre deux principes : d’une part, celui de
s’associer aux institutions spécialisées pour définir