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Louvre. Il s’agit aussi, symboliquement, de mettre

un terme à l’illusion d’une visite unique du Louvre,

antinomique avec l’histoire même du Palais et des

installations des collections, non linéaires, et au

contraire d’assumer la diversité des parcours possibles

à travers les départements, en présentantmieux l’offre

et en l’explicitant mieux.

Ce chantier particulièrement complexe passe par

plusieurs étapes. D’ici 2018 sera fait un état des lieux

des parcours existants, afin d’analyser ceux qui posent

particulièrement problème. La refonte du plan-guide

distribué participera également de cette meilleure

lisibilité. La réflexion à mener sur la numérotation

des salles, actuellement complexe et répondant

parfois à plusieurs logiques contradictoires, ainsi

que sur leur dénomination, sera également l’une des

étapes importantes de ce projet global.

Enfin, une attention particulière sera accordée aux

«seuils» entre les différents lieux du musée, et

notamment entre les différents parcours: les passages

d’un parcours à un autre, ou entre les séquences

d’un même département (changement de zone

géographique ou d’ère chronologique notamment)

devront faire l’objet d’une réflexion particulière. Il

s’agit à la fois d’une réflexion sur la signalétique,

pour marquer le passage à une autre séquence (autre

collection, autre salle, autre département), mais

aussi d’une réflexion de fond: quel contenu doit être

privilégié pour mieux marquer ces séquences (dates,

cartes, vocabulaires…)? Cette dernière réflexion

rejoint bien sûr le chantier de refonte de l’information

culturelle, notamment en ce qui concerne la

redéfinition des textes de salles, qui répondent

également à ce besoin de clarification des transitions.

Ce premier chantier s’inscrit directement dans

la continuité de la rénovation de la signalétique

d’orientation sous la pyramide, et se fera ainsi dans

le même calendrier, avec un objectif de refonte

pour 2016.

Quelles transversalités pour rendre les

parcours plus compréhensibles?

Renforcer les transversalités interdépartements est

l’une des autres solutions pour rendre les parcours du

Louvre plus compréhensibles pour les publics ; il s’agit

notamment de résoudre la «question des seuils» et

de compenser la problématique de la répartition

géographique dans le Palais parfois en contradiction

avec les parcours.

Comment rapprocher par exemple les collections

médiévales entre elles, par-delà la répartition actuelle

par département et par technique? Comment

faire découvrir les innovations esthétiques de la

Renaissance dans leur entièreté, en sculpture,

peinture et dans les autres arts? Comment avoir une

vision complète de la peinture du 17

e

siècle enEurope,

cette technique étant à l’heure actuelle divisée en

trois groupes de salles, montrant les écoles italienne,

française et nordique?

Il s’agira donc d’intégrer ce type de questionnements

dans le cadre de la refonte future des salles envisagées

après 2018, dans une logique qui serve à la fois la

lisibilité par les publics des parcours proposés, mais

aussilescollections,enretrouvantcertainescohérences

historiques et artistiques actuellement perdues.

Des tentatives

Plusieurs projets réalisés ont déjà permis de mettre

en œuvre une plus grande transversalité:

les salles de l’Orient méditerranéen dans l’Empire

romain (OMER): le parcours muséographique de

l’Orientméditerranéendans l’Empire romain réunit

des collections provenant des trois départements

d’Antiques du Louvre en une présentation

privilégiant une lecture transversale d’une époque.

Il consiste en neufsalles, réparties sur 2000m²,

ouvertes en septembre 2012 au sud du département

des Arts de l’Islam à Denon, dans les espaces

bordant la cour Visconti. Il occupe trois niveaux:

le rez-de-cour et en dessous, un niveau qualifié de

mezzanine qui surplombe le parterre. Plus de 1000

œuvres d’époque romaine y sont présentées (près

de 700 pour les antiquités égyptiennes, près de 300

pour les antiquités orientales, et environ 100 pour

les antiquités grecques, étrusques et romaines). Des

salles du circuit chronologique du département des

Antiquités orientales (salles Sully 20-21) contiennent

d’autres collections importantes d’époque romaine

dont les sculptures de Palmyre ou du Hauran (en

Syrie) restées dans le circuit chronologique du

Levant pour des raisons pratiques de contraintes

d’espace, et également une logique historique de

présentation. La qualité des œuvres exposées et

l’intérêt de cette démarche qui réussit à mettre

en relation des collections partagées, jusqu’alors

étudiées dans la logique interne à chacun des

départements, rendent ces salles très importantes

pour l’histoire du musée. Elles sont, cependant, à

achever, la transversalité, à l’intérieur du parcours, et

surtout le lien avec les salles des trois départements

présents restant à consolider, comme leur relation

avec les salles d’art islamique voisines;

le département des Arts de l’Islam, ouvert en

2012 et mitoyen de ces salles OMER, est également

une tentative de transversalité à plusieurs

titres. D’une part, par l’histoire même de ses

collections: issues des collections du département

des Objets d’art, des Antiquités orientales et

reliées à l’histoire des collections asiatiques au