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Louvre, les collections du département portent
cette transversalité entre départements en elles;
d’autre part, par le positionnement chronologique
du département à la croisée entre départements
archéologiques et départements modernes, et
des collections recouvrant, par leur période et
leur technique, les deux types de collections par
ailleurs si souvent séparées au Louvre; enfin, par
le projet muséographique des nouvelles salles
du département, qui ont tenté de construire des
transversalités au sein même de l’aire géographique
importante que couvre le département, et avec les
autres départements, que ce soient les départements
archéologiques (notamment via les salles OMER) ou
les départements modernes. La complexité relative
de ces nouvelles salles montre toute la difficulté de la
transversalité au sein du Louvre;
•
les salles du département des Objets d’art
consacrées au 18
e
siècle: l’exemple des nouvelles
salles du département peut être utile, non seulement
pour la question stricte des transversalités (ou du
moins d’une manière de transversalité), mais aussi
pour la réception (en ce cas très favorable) par le
public. Un des enjeux majeurs en effet (au-delà de
la nécessité de présenter à nouveau au public des
collections pratiquement invisibles depuis près dedix
ans) était de les placer au cœur d’une réflexion plus
générale sur les arts décoratifs: comment redonner
aux arts décoratifs du 18
e
siècle une visibilité au sein
des collections du musée, comment les rendre plus
compréhensibles et permettre au public de mieux
les apprécier et comment les inscrire au centre
d’une dynamique propre aux arts somptuaires et
aux arts décoratifs. Les nouvelles salles ont apporté
leur réponse. Elle repose, en particulier, sur une
remise en contexte des œuvres à l’aide des décors
(boiseries et étoffes) des «Period Rooms» et du
jeu des couleurs (dont l’évolution entre la fin du
règne de Louis XIV et celle du 18
e
siècle renforce
la perception de la présentation chronologique),
mais aussi sur l’apport visuel très fort d’œuvres
issues d’autres départements ou sorties d’autres
institutions pour mieux replacer les collections
du département sur le plan historique, ou encore
pour exprimer les origines et l’émergence d’un
style nouveau (collections d’antiques de Craufurd,
d’Orsay et Dufourny liées au Grand Tour pour le
néoclassicisme). Si cette expérience de transversalité
a démontré toute sa pertinence, elle montre aussi ses
limites par l’absence de liens physiques avec, d’une
part, les salles consacrées au 17
e
siècle et, d’autre part,
celles consacrées au 19
e
siècle.
Enfin, au sein même des départements, des
transversalités ont parfois été créées, afin de
donner à voir des liens entre des œuvres, des
collections : rapprochements entre les objets
d’art du 19
e
et les appartements Napoléon III,
rapprochement de la peinture du Nord et de la
peinture française, présentation dans les salles du
rez-de-chaussée de la civilisation – et non plus
seulement de la sculpture – grecque mêlant les
terres cuites, les bronzes et les céramiques qui
relèvent de disciplines propres et sont présentées
en tant que telles au premier étage.
Des pistes de travail
Afin d’approfondir ces réflexions et de définir
ce vers quoi le Louvre pourrait, et devrait aller
en matière de transversalités dans les prochaines
rénovations de salles, et en parallèle du travail
à mener sur les parcours, une réflexion interne
a été entamée en 2013 dans les départements.
Elle s’articule autour de la création de plusieurs
groupes de travail, destinés à faire un état des lieux
des difficultés des parcours, et à définir dans quels
cas des «passerelles » pourraient être créées.
Les groupes suivants (qui se recoupent eux-mêmes
partiellement) ont ainsi été suscités :
•
réflexions sur les collections de Rome et Byzance,
dans la perspective de l’aménagement éventuel
de salles consacrées à Byzance, mais aussi d’une
meilleure compréhension du monde romain ;
•
réflexions sur une meilleure présentation du
Moyen Âge, présent dans de très nombreux
départements du Louvre et peu lisible, dans sa
complexité, au Louvre ;
•
de même, réflexions sur les présentations au
Louvre de la Renaissance, actuellement très
éclatée dans le Palais ;
•
réflexions sur la présentation du 17
e
siècle dans
les collections du Louvre ;
•
réflexions sur la présentation du 18
e
siècle dans
les collections du Louvre ;
•
réflexions sur la présentation du 19
e
siècle dans
les collections du Louvre ;
•
réflexion sur la meilleure intégration des arts de
l’Islam dans le Louvre, notamment en lien avec les
périodes précitées.
Enfin, deux sujets particuliers devront également
retenir l’attention des départements : la place des
Tuileries dans les salles et dans l’histoire duLouvre,
ainsi que le lien avec le musée Delacroix, qui devra
être particulièrement traité dans la réflexion sur
le 19
e
siècle au Louvre, mais aussi dans le lien de
l’artiste avec toutes sortes de domaines.
Ces réflexions, si elles sont avant tout internes
et serviront de base aux programmations de
rénovation de salles à venir, intégreront également
la dimension de lien du Louvre avec l’ensemble
des établissements partenaires dans chacun de ces
domaines.