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Grande Galerie

Denon, 1er étage, salle 5

Ce

Saint Georges luttant avec le dragon

a peut-être été peint pour

le duc d'Urbino vers 1503 - 1505, durant la jeunesse de Raphaël, en

même temps que le

Saint Michel terrassant le démon

(INV. 608)

auquel il est toujours resté associé.

Le combat du bien et du mal

De la même façon que pour le «petit Saint Michel », la lutte de

Saint Georges représente la victoire finale du bien sur le mal, ce

dernier prenant les traits d’une bête terrifiante et monstrueuse,

synonyme d’espoir pour le croyant, et prolongement d’une autre

victoire, celle du Christ ressuscité triomphant de la mort.

Les correspondances entre les deux tableaux sont d’ailleurs

nombreuses : le même instant est saisi, celui qui précède le coup fatal

porté à une bête déjà affaiblie par le combat (la lance brisée de Saint

Georges a déjà transpercé en partie le monstre), symétrie dans la

position et le geste des deux héros en armure, Saint Michel nous

présentant son profil gauche quand Saint Georges à cheval semble

s’élancer vers la droite du tableau. Transmise et adaptée par Jacques

de Voragine dans sa célèbre

Légende dorée

au Moyen-Age, l’histoire

de Saint Georges est celle d’un chevalier romain du III

e

siècle qui

aurait sauvé les habitants de la ville de Silène en Libye d’un dragon

qui les menaçait. Exigeant un tribut quotidien à la cité en dévorant

des jeunes gens tirés au sort, le dragon sera abattu par Saint Georges

le jour où la fille du roi sera menacée. Georges deviendra ensuite le

saint patron des chevaliers.

Une composition efficace

Dans un paysage typiquement ombrien, avec collines et arbrisseaux,

très différent de celui beaucoup plus sombre que l’on retrouve dans

le

Saint Michel

, toute la scène du

Saint Georges

est composée, d'une

manière efficace, le long de diagonales correspondants au dernier

geste offensif du dragon, au cabrage du cheval et à la posture de la

princesse fuyant à l’arrière-plan. Le saint sur la selle rouge de sa

monture blanche cabrée, est équipé d'une armure étincelante au

heaume doté d'un haut cimier tandis que sa cape est gonflée par

l'action. Le dispositif scénique permet à l'observateur de comprendre

d'un seul coup d'oeil le récit complet des éléments de la scène.

Saint Georges luttant avec le

dragon

de Raffaello SANTI, dit RAPHAËL

Urbino, 1483 - Rome, 1520

1505

Département des Peintures

Peinture italienne (INV. 609)

Acquis, 1661. Collection de Louis XIV

Auteur:Département des Peintures, musée du Louvre

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