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Ce retour sur son histoire permet de comprendre
la situation du Louvre au début du 21
e
siècle, et de
remettre enperspective ses priorités pour les années
à venir. Il s’agit d’une histoire morcelée, faite de
différentes strates successives et souvent parallèles,
généralement constituées d’étapes symboliques fortes.
La complexité du Palais, du domaine, des espaces
du Louvre, celle de l’histoire de la formation
des collections à travers les différents temps de
l’histoire du Louvre, le lien étroit entre le Louvre
et l’administration des musées sont ainsi trois
préalables pour comprendre la suite de ce Projet
Scientifique et Culturel (PSC).
R
emettre
les collections
au cœur du
projet de
l
’
établissement
Ce rappel de la complexité du développement
du musée permet de définir la période «après
Grand Louvre » comme un sixième temps de
son histoire : après le Premier Empire, le Second
Empire puis la III
e
République, le plan Verne
puis le Grand Louvre, le Louvre entre dans une
phase de son histoire où le périmètre du Palais, du
musée dans le Palais et de ses collections semble
stabilisé. Le musée, pour la première fois, est donc
en capacité d’ouvrir l’intégralité de ses espaces au
public et de mener une réflexion adaptée à notre
époque sur l’articulation entre la présentation des
collections, leur mise en dépôts et leur conservation
en réserves. Cela explique que ce PSC soit centré
autour de cette priorité consistant à remettre les
collections au centre du projet de l’établissement, à
travers plusieurs projets stratégiques :
•
la reprise prioritaire de la médiation et de
l’information culturelle pour mieux permettre
l’appréhension des œuvres, de leur beauté, de leur
complexité et de leur contexte ;
•
la réflexion sur la refonte des salles et des
parcours ;
•
la connaissance des collections à travers
l’inventaire et le récolement décennal à achever,
mais aussi à travers le renforcement de la recherche ;
•
la rénovation des espaces dédiés à la gestion des
collections dans le Palais et l’externalisation d’une
partie des réserves ;
•
le renforcement de la politique territoriale du
Louvre et de ses liens avec les musées de France.
P
enser le
L
ouvre
pour
ses
publics
LespublicsduLouvren’ontfaitques’élargirtoutaulong
de son histoire, et cette tendance s’est accélérée à la fin
du 20
e
siècle. Aujourd’hui considéré comme le premier
musée du monde par sa fréquentation, le Louvre doit
en permanence mettre ses publics au centre des projets
du musée et s’adapter à leur diversité: il ne s’agit pas
d’opposer les publics, mais de concevoir une offre
adaptée aussi bien aux amateurs et visiteurs fréquents
qu’aux étrangers qui n’ont qu’uneheure àpasserdans le
musée mais aussi aux publics de proximité, aux publics
jeunes ou encore aux publics éloignés.
Les publics constituent donc la deuxième priorité
de l’établissement, incarnée par différents projets :
•
la rénovation des espaces sous la pyramide ;
•
la reprise de la signalétique et de la médiation pour
rendre les collections et le lieu plus compréhensibles;
•
la création d’un espace d’introduction au Louvre,
pour mieux rendre compte de son histoire, de son
identité, de ses actualités, au sein du pavillon Sully;
•
la création d’un espace dédié à l’éducation
artistique et à l’introduction aux collections,
la Petite Galerie ;
•
l’adaptation de l’offre culturelle et de l’accueil
des visiteurs à la diversité des publics, notamment
en adaptant les documents et les pratiques des
personnels du Louvre à ce nouveau contexte.
C
réer un
L
ouvre
plus généreux
Enfin, l’histoire du Louvre, dans ses liens étroits
aveccelledesmuséesnationaux,del’administration
des musées et des musées de France à travers des
politiques de dépôts successives depuis le 19
e
siècle,
met en lumière la place du Louvre dans les musées
français et européens. La poursuite de cette
tradition d’ouverture du Louvre vers les autres
musées, qui est aussi une constante de la politique
des musées du ministère de la Culture, est donc au
cœur des défis du Louvre dans les années à venir.
C’est bien dans cette logique d’ouverture du
Louvre vers les autres que s’inscrit le projet du
Louvre Abou Dabi, initié par le gouvernement
français en 2007 avec la signature d’un accord
intergouvernemental. Piloté par le ministère de
la Culture, en partenariat avec plusieurs musées,
dont le Louvre, ce projet fait écho à la tradition du
Louvre dont il a souhaité prendre le nom pour une
période de trente ans et six mois : musée universel,
il cherche à s’inspirer des expériences développées
et acquises. La part du Louvre dans ce projet est
l’une de ses priorités dans les années à venir.
Outre ce projet unique et particulier, la poursuite
des liens avec les grands musées du monde, mais
aussi avec le réseau désormais bien structuré des
musées de France, et la consolidation du Louvre-
Lens sont les priorités pour faire du Louvre un
musée généreux et ouvert sur le monde.
le louvre d’hier et d’aujourd’hui
Conclusion
du palais royal au Louvre du 21
e
siècle, les défis du Louvre