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Les complexités du site
U
n
site multiple
et divers
Le Louvre est, tout à la fois, un musée, un
monument historique, des jardins, et, finalement,
une sorte de ville dans la ville, à gérer en
plein cœur de Paris. Agrégation d’éléments
architecturaux couvrant huit siècles d’histoire, il
s’agit d’un des plus beaux exemples d’histoire de
l’architecture palatiale. En se voyant rattacher
le jardin des Tuileries depuis 2005, le domaine
de l’établissement dispose désormais d’un vaste
ensemble cohérent, au cœur de la capitale.
Le domaine du Louvre et des Tuileries est la
principale emprise foncière de la capitale avec ses
360 000 m² de surface de plancher et ses 37hectares
de cours et jardins. Le jardin des Tuileries à lui seul
s’étend sur 23 hectares. Les seuls espaces ouverts au
public représentent 86 000 m² dont 64 000 m² sont
dévolus aux espaces muséographiques.
Conformément à la circulaire du 16 septembre
2009 du ministre du Budget, des Comptes publics
et de la Fonction publique, l’établissement
a établi un schéma pluriannuel de stratégie
immobilière (SPSI), remis, et qui doit faire
l’objet d’une actualisation en 2015. Ce document
recense les anomalies domaniales, suggère des
correctifs et propose de fonder des conventions
d’occupation des biens de l’État par les différentes
administrations, en lieu et place des arrêtés
préalablement élaborés. Aucune convention n’a
pour l’instant été proposée par France Domaine.
Les différents droits d’occupation :
•
le palais du Louvre / arrêtés d’attribution
successifs du 8 décembre 1993 au 15 novembre
2006 ;
•
l’appartementd’EugèneDelacroix / rattachement
au 1
er
janvier 2004 ;
•
le jardin des Tuileries / arrêté d’attribution du 31
mars 2006 ;
•
la caserne de Chanzy (à Châlons-en-Champagne) /
arrêté d’attribution du 1
er
juillet 2003 ;
•
les écuries deVersailles (réserves et gypsothèque) /
convention d’occupation le 6 janvier 2005 ;
•
les préfabriqués des fossés Saint-Germain-
l’Auxerrois : constructions précaires de chantier
installées à partir du 4 juillet 2008 ;
•
la Plaine Saint-Denis : marché géré par le SMF
d’avril 2009.
Le domaine est également constitué du musée
Delacroix (comprenant un appartement, un
atelier et un jardin sur 750 m² en tout), de trois
immeubles de bureaux (au 180 rue de Rivoli en
pleine propriété et aux 162 rue de Rivoli et 6-8 rue
Sainte-Anne en location ; soit 7 070 m²) et d’autres
lieux de réserves comme Chanzy, Versailles,
Auxerrois, Saint-Denis (8 800 m²).
Les « voisins » : la gestion domaniale
D’autres institutions partagent le domaine, voire
le Palais, avec le Louvre, dans des situations
administratives et domaniales très variées. L’État
n’ayant jamais créé juridiquement un «domaine
du Louvre» affecté à l’établissement, les statuts
d’occupation sont très divers et ne permettent pas
toujours une approche globale. Les «voisins » sont
de plusieurs natures :
•
des établissements culturels avec qui le Louvre
partage le Palais (40 000 m²) : l’École du Louvre, le
Centre de recherche et de restauration des musées
de France, le musée du quai Branly dans le cadre
du pavillon des Sessions (tous trois liés au Louvre
par conventions relatives aux aspects techniques et
à la sécurité), les Arts décoratifs (sans aucun lien
administratif avec le Louvre) ;
•
des établissements culturels implantés dans le
jardin des Tuileries : le musée de l’Orangerie et
la galerie du Jeu de Paume, dans une situation
domaniale et de répartition des responsabilités qui
mériterait d’être clarifiée ;
•
des partenaires commerciaux : le centre
commercial du Carrousel du Louvre, géré par
Unibail de manière indépendante (mais liée à celle
du musée pour tous les domaines de la sûreté, de
la sécurité, des espaces frontaliers comme le hall
Charles-V géré par le musée ou les parkings)
de l’établissement dans le cadre d’un bail à
construction ;
•
des partenaires « domaniaux », comme la Ville
de Paris gestionnaire en particulier de la voirie
(guichets du Louvre et Carrousel). Le Louvre
est lié par une convention à la Ville, mais la
convention, signée en 1911, est aujourd’hui
obsolète et pourrait être revue, notamment
concernant l’éclairage public, l’assainissement
de l’eau, la voirie du Carrousel et la place de la
Concorde.
La complexité du «domaine » du Louvre est donc
un élément à prendre en compte dans l’ensemble
de la gestion du Palais et du domaine.
En ce qui concerne ses partenaires culturels, le
Louvre souhaite prendre acte de l’occupation
actuelle du Palais : la présence de ces institutions
Le domaine, les collections, les publics et les équipes