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État du domaine,
du palais du Louvre et des Tuileries après le Grand Louvre
Le palais du Louvre est au cœur de tous les enjeux
du Louvre et il doit être considéré comme le
point de départ de tous les projets et de toutes les
réflexions, que ce soit concernant les publics ou les
collections.
C’est à la fois :
•
un héritage : patrimoine, histoire de France,
symbole international (la pyramide parmi les
bâtiments les plus connus et photographiés avec
la tour Eiffel)… ;
•
un atout : célébrité / notoriété / image, valeur
patrimoniale, centralité parisienne… ;
•
et également une contrainte : un palais qui n’est
pas fait pour être un musée, une lourde charge
patrimoniale, une responsabilité nationale et
internationale.
Peut-on pour autant parler aujourd’hui de
«domaine du Louvre » ? Aujourd’hui, sur le
modèle du titre adopté par Versailles en 1995 avec
la création de l’Établissement public du musée
et du domaine national de Versailles regroupant
dans une structure unique le musée national du
Château de Versailles et le domaine national de
Versailles, la question se pose de l’existence d’un
«domaine du Louvre » constitué du Palais, des
Tuileries, du Carrousel et des trois autres jardins
situés à l’est (Raffet, Infante, Oratoire), ainsi que
des « autres sites » de l’établissement.
Ce «domaine » peut se définir de différentes
manières. D’un certain point de vue, on peut
considérer que ce domaine et les problématiques
qui y sont liées dépassent largement le seul domaine
palatial qui a toujours fait partie intégrante d’un
ensemble plus vaste. C’est d’ailleurs plus cohérent
d’un point de vue pratique, la réalité du Louvre
étant liée à celle du domaine ; c’est également plus
compréhensible d’un point de vue historique,
l’histoire des Tuileries étant intimement liée à
celle du Louvre et il est logique de penser le Palais
et ses jardins ensemble.
La gypsothèque du Louvre à Versailles dépend
quant à elle du domaine de Versailles mais est
gérée et valorisée en lien étroit avec le Louvre.
La gestion et la valorisation du patrimoine
architectural du Louvre, ainsi défini en tant que
domaine, font partie des missions fondamentales
de l’Établissement et irriguent l’ensemble de sa
politique. Il s’agit d’un enjeu technique, mais
pas seulement : l’adaptation constante des espaces
du Louvre à leurs publics et à leurs usages, en
particulier à la présentation des collections du
musée, la valorisation scientifique et patrimoniale
du Palais et de ses jardins sont au cœur des enjeux
du Louvre d’aujourd’hui et de demain.
Une meilleure définition de ce qu’est le domaine
du Louvre permettrait de clarifier les relations de
l’Établissement avec les différentes institutions
présentes sur le domaine aussi bien dans les
Tuileries que dans le Palais.
Les principaux enjeux pour le Louvre sont :
•
d’assurer en permanence l’accueil des publics
partout dans le domaine, dans les meilleures
conditions et dans les règles. Cela demande une
veille constante et des travaux d’adaptation et
de mise aux normes permanents, tant le site est
complexe. Le Louvre pourrait se doter d’un « plan
local d’urbanisme » (PLUL) qui rappellerait les
règles et ratios applicables aux rénovations et
adaptations ;
•
de savoir s’adapter en permanence, et en
associant l’ensemble des équipes, aux différentes
contraintes, qu’elles soient réglementaires,
techniques, relatives aux collections ou aux
publics ;
•
de réconcilier autant que possible architecture
et muséographie, qui se sont construites, tout au
long de l’histoire du Palais, en parallèle, voire,
parfois, en contradiction ;
•
de valoriser l’ensemble du domaine, notamment
en réalisant réellement l’insertion scientifique et
culturelle des jardins dans les projets du Louvre.
Sur le plan stratégique, l’ambition d’une
adaptation constante de l’ensemble de son
domaine est majeure pour le Louvre. C’est en
effet un sujet particulièrement transversal : il a
des implications techniques, réglementaires, pour
l’accueil des publics, et la conservation des œuvres.
C’est aussi un sujet central en termes d’accueil des
publics dans les meilleures conditions et dans les
règles.