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Le Louvre

après le Grand Louvre ?

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ouvre

Si le Grand Louvre a marqué l’histoire du Louvre

et, plus généralement, des musées, en remodelant

l’architecture, la muséographie et les circulations

et fonctionnalités du musée, le projet n’a toutefois

pas pu tout prendre en compte : les projets du

Louvre d’aujourd’hui ont donc pour vocation

de combler les oublis ou les manques du Grand

Louvre. Ils sont de trois natures :

Architecture et technique

Loin d’être un projet unique, le Grand Louvre

est en réalité une succession d’aménagements

qui n’ont pas toujours su trouver leur cohérence

les uns par rapport aux autres. Plusieurs limites

peuvent ainsi être identifiées et doivent constituer

les priorités du Louvre d’aujourd’hui :

retrouver une véritable centralité aumusée et une

continuité des espaces : le projet du Grand Louvre

n’a pas pris la pleine mesure des conséquences de la

destruction des Tuileries ; si la pyramide avait pour

objectif de remplacer la centralité des Tuileries,

l’organisation des circulations intérieures ne

permet pas complètement cette centralité, tous les

circuits n’ayant pas été pensés au même moment. Il

s’agit donc de repenser les circulations pour réaliser

cette entrée unique et achever le désenclavement

de certaines zones du musée qui n’ont pas été

conçues en lien avec la pyramide ;

mettre aux normes les espaces non traités dans

le Grand Louvre : certains espaces du Palais (Sully

et Denon) n’ont pas bénéficié des remises aux

normes et de rénovations prévues dans le Grand

Louvre. Leur rénovation est donc une priorité ;

prendre en compte l’obsolescence des

équipements du Grand Louvre : les équipements

du Grand Louvre, installés dans les années 1980,

répondent à des normes devenues aujourd’hui

obsolètes, voire non réglementaires ; c’est

pourquoi, près de trente ans après, les enjeux

techniques d’entretien du bâtiment deviennent

prépondérants ;

prendre acte de l’état actuel d’occupation du

Palais : la présence de l’École du Louvre, du

Centre de recherche et de restauration des musées

de France, du pavillon des Sessions et des Arts

décoratifs (eux-mêmes rénovés après le Grand

Louvre), traces du lien étroit entre le Louvre

et l’administration des Musées nationaux, fait

aujourd’hui partie intégrante du Palais et doit être

considérée comme un atout pour le Louvre ;

revenir sur le tropisme orienté à l’ouest du

palais du Louvre, accentué par le projet du Grand

Louvre : une réflexion approfondie doit être

menée sur la mise en valeur de la colonnade de

Perrault, les fossés Saint-Germain-l’Auxerrois,

sur la vacuité de l’espace urbain traversé par la rue

de l’Amiral-de-Coligny, sur la restitution d’une

entrée orientale monumentale et son incidence sur

les parcours de visite

Muséographie

Si un grand nombre d’espaces ont bénéficié de

rénovations, le Grand Louvre a également laissé de

côté plusieurs salles dumusée ; par ailleurs, certains

projets initialement prévus n’ont finalement pas

vu le jour. Le bilan de ces projets non réalisés doit

guider la définition des priorités du Louvre :

des salles non rénovées en Denon et Sully : seule

la moitié des Antiquités grecques, étrusques et

romaines a bénéficié des rénovations, de même une

partie seulement des Objets d’arts avait été traitée,

d’où le projet de rénovation des salles 18

e

siècle du

département des Objets d’arts ;

la non-réalisation du projet «Sud-Sud»

(Cour carrée) qui a remis en cause une partie du

programme d’accrochage des peintures françaises

et anglaises : non réalisé en raison du retard

pris par le déménagement de la Bibliothèque

centrale des musées nationaux (BCMN), ce projet

muséographique, au budget trop élevé, a finalement

été définitivement abandonné, laissant entière la

problématique de présentation de ces collections.

Plus largement, la superposition des projets

du Grand Louvre a parfois créé des parcours

particulièrement complexes : des séparations de

collections, sans lien par la circulation (exemple de

la peinture française du 19

e

), des séparations par

écoles et par techniques dans des ailes différentes

qui ne permettent pas de faire le lien entre des arts

d’une même période. Sans pour autant remettre

en cause les décisions prises dans les années 1980,

plusieurs pistes pourront être ouvertes dans

les projets du Louvre pour résoudre certains

problèmes posés et répondre, parfois, à une

relative obsolescence des propos scientifiques.

Institution

Les différentes étapes de la structuration de

l’Établissement public n’ont pas toutes abouti et

doivent aujourd’hui être achevées :

le louvre d’hier et d’aujourd’hui