25
1998 – 2014
La fin du Grand Louvre ?
L
es années
2000 :
nouvelles missions
,
nouveaux
projets
Les années 2000 : évolution des missions de
l’Établissement public
Dans le contexte global de réorganisation du
ministère de la Culture et de la Communication
et des Finances publiques, l’établissement est
impacté par trois réformes importantes :
•
le «décroisement » avec la Réunion des musées
nationaux en 2003 permet à l’Établissement public
d’internaliser de nouvelles compétences jusqu’ici
confiées par la direction des Musées de France à
la Réunion des musées nationaux : acquisitions,
expositions, éditions, ainsi que la gestion de
la billetterie qui permet à l’établissement une
plus grande maîtrise de ses ressources. Au-delà
du changement administratif, il s’agit d’un
changement de modèle important sur le plan
culturel, dans la mesure où le Louvre devient
maître de sa programmation ;
•
le transfert de la gestion de ses emplois à
l’Établissement public va également dans ce sens
d’une plus grande autonomie ;
•
le rattachement du musée national Eugène-
Delacroix en 2004 et des Tuileries en 2005 élargit le
périmètre de l’Établissement public et marque le
début d’une création d’un «domaine national du
Louvre et des Tuileries », qui reste à parachever.
Ce domaine, qui comprend cinq jardins – les
Tuileries, le Carrousel, l’Oratoire, l’Infante et
Raffet –, prolonge ainsi un investissement royal,
impérial et républicain.
En 2005, la salle des États, présentant
La Joconde
,
Les Noces de Cana
et la peinture vénitienne,
est quant à elle réouverte après quatre ans de
fermeture. Cet événement majeur et très médiatisé
représente la fin symbolique de cette ère du Grand
Louvre.
Les nouveaux projets après le Grand Louvre
La fin des aménagements du Grand Louvre ne
marque pas pour autant la fin de grands travaux
au sein du Palais.
Le pavillon des Sessions
Autre projet d’aménagement dans le Palais conçu
indépendamment du Grand Louvre, l’installation
de collections extra-européennes au pavillon des
Sessions (inauguration le 13 avril 2000) témoigne
de la volonté politique d’ouvrir à nouveau le
musée à d’autres cultures. Annoncé en 1996 par
le président de la République, ce nouveau lieu,
également confié à Jean-Marie Wilmotte, est une
préfiguration du futur musée du quai Branly. Il
constitue également une réouverture symbolique
du Louvre aux arts non occidentaux qui avaient
quitté le Palais au fur et à mesure du 20
e
siècle.
De ce point de vue, l’ouverture du pavillon
des Sessions s’inscrit pleinement dans l’histoire
universelle du Louvre et a vocation, en lien étroit
avec le musée du quai Branly responsable des
collections présentées, à perdurer dans le Palais.
Le département des Arts de l’Islam (DAI
)
Créé statutairement en 2003, le département
des Arts de l’Islam est le plus important des
réaménagements et l’une des plus importantes
avancées non prévus par le projet du Grand
Louvre : les arts de l’Islam, en tant que partie du
département des Antiquités orientales, avaient
pris place dans l’aile Richelieu dans le Grand
Louvre en 1993. Le choix de leur dédier un
espace spécifique, cour Visconti, répond à un
projet politique mais aussi à une présentation plus
importante des collections consacrées aux arts de
l’Islam, jusqu’alors réparties dans le département
des Objets d’art, le département des Antiquités
égyptiennes et celui des Antiquités orientales,
auxquels s’ajoute un important dépôt des Arts
décoratifs. Lancé en 2008, le chantier architectural
(projet Ricciotti et Bellini) aboutit à l’inauguration
en septembre 2012 du département (2 800 m²
d’expositions).
L
e
lancement d
’
un
«
autre
L
ouvre
» :
le
L
ouvre
-L
ens
S’inscrivant dans la continuité de la politique de
dépôts du Louvre depuis le début du 19
e
siècle
et dans la politique territoriale du ministère de
la Culture et de la Communication, le projet du
Louvre-Lens poursuit, hors du Palais, l’ambition
du Grand Louvre.
Annoncé en 2004, et inauguré en décembre 2012,
le Louvre-Lens est le fruit d’un partenariat étroit
avec les collectivités territoriales, au premier
rang desquelles le conseil régional du Nord - Pas
de Calais. Au sein d’un bâtiment de l’agence
le louvre d’hier et d’aujourd’hui