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la finalisation du premier récolement pour définir
une politique de dépôts claire et concertée.
La question des critères d’une politique de dépôts
est centrale : undépôt doit avoir un sens scientifique
fort, nécessite une réflexion approfondie et
doit s’inscrire dans un partenariat scientifique
et culturel entre deux musées. Le bilan du
récolement permettra de régulariser les situations
qui le nécessitent : le travail de «post-récolement »
sera l’occasion de procéder aux retours éventuels
(qui seront concertés), aux transferts de propriétés,
aux changements éventuels de dépositaires. Il
permettra aussi de faire un bilan précis, région par
région, pour définir le redéploiement éventuel ou
le rééquilibrage nécessaire.
Critères de nouveaux dépôts,
retours ou redistribution
De très nombreux musées en France bénéficient de
dépôts du Louvre. Le moment semble venu d’en
réexaminer la liste, et de voir, dans la perspective de
la rénovation des salles, si des retours d’œuvres non
exposées au Louvre ou, au contraire, des mises en
dépôts supplémentaires pourraient être proposés
dans les musées de France mis aux normes. Les
critères suivants devront être pris en compte pour
la mise en place de cette nouvelle politique :
•
penser en termes de complémentarités : il y a
en effet des complémentarités à trouver entre les
œuvres du Louvre et les collections et le Projet
Scientifique et Culturel du musée accueillant.
Un état des lieux devrait être établi avant toute
négociation avec les musées dépositaires et les
nouveaux dépôts associés à un projet précis
du musée. Des projets de dépôts en bloc «par
domaines » pourraient être envisagés afin de
favoriser les rénovations et les réouvertures ;
•
une réflexion sur les outils est également
nécessaire, notamment pour lever certains freins
à une politique de dépôts plus dynamique : une
première piste serait de rendre possibles des prêts
longs, ce qui permettrait plus de souplesse dans
les dépôts. Cela favoriserait notamment le prêt
long d’œuvres souvent sollicitées, qui ne peuvent
être mises en dépôts par crainte d’immobilisation.
C’est le modèle de la galerie du Temps de Lens.
Poursuivre les réflexions sur les questions des
assurances serait une deuxième piste : du point de
vue des dépositaires, c’est un frein important, et
la réflexion entamée dans le cadre des groupes de
travail initiés par le ministère de la Culture et de
la Communication en lien avec le Louvre est à cet
égard important ;
•
prendre en compte l’accueil des collections
déposées sur place et les projets de médiation
construits autour ;
•
définir la coordination avec les autres institutions
nationales et avec les directions régionales des
affaires culturelles (DRAC) : une meilleure
coordination avec les institutions nationales et
le ministère de la Culture, tant au niveau de
l’administration centrale que des DRAC, qui
connaissent les situations des musées de France,
permettrait une politique de dépôts plus concertée ;
•
une réflexion sur les différents périmètres
géographiques est enfin nécessaire. L’une des pistes
serait de travailler sur deux échelles : d’une part en
Île-de-France et dans les régions les plus proches,
et dans le Nord–Pas-de-Calais après installation
des réserves, avec une logique de proximité (moins
d’un jour de camion) qui rend possibles des actions
ponctuelles plus souples, comme des prêts très
courts ; d’autre part des prêts et dépôts en régions
plus éloignées, qui répondent à des logiques de
prêts ou dépôts plus longs, envisagés en fonction
du Projet Scientifique et Culturel du dépositaire.
Enfin, le cas particulier des dépôts Monuments
historiques devra faire l’objet d’une attention
particulière. Dans tous les cas, la concertation sera
le maître mot de la redéfinition de la politique des
dépôts.