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du registre des biens déposés dans un musée de France

et au récolement »

doivent être mis en application

progressivement pour l’ensemble des inventaires

du musée. Il s’agira notamment de respecter :

l’attribution d’un numéro d’inventaire unique et,

suivant les normes définies, lemarquage desœuvres

et la tenue des registres selon les rubriques définies

en annexe de l’arrêté de 2004 et qui définissent les

« inventaires à 18 colonnes » réglementaires.

L’histoire de la formation des collections, la

complexité des imbrications entre collections

rendent cet objectif ambitieux et peut-être long à

atteindre, mais cette harmonisation dans le respect

de la réglementation doit être un objectif commun.

Cela passe par deux outils :

définir ce que l’on entend par « inventaire » : le

terme, employé de manière très générique, doit

être défini précisément, comme le registre légal

justifiant de la propriété des collections. Faire un

état des lieux des documents dit « inventaires »

en présence sera la première étape pour définir

quels documents existants sont réellement des

inventaires. De même, faire un état des lieux

des différentes numérotations permettra une

meilleure connaissance de la gestion, y compris

historique, des collections et servira de point de

départ au travail d’harmonisation ;

mettre en place à terme un inventaire unique

pour les nouvelles acquisitions : l’objectif est de

réfléchir à la mise en place d’un inventaire unique

pour l’ensemble du musée, qui permette d’avoir

un regard complet sur l’ensemble des collections

du Louvre, et notamment de régler la question

particulièrement compliquée des doublons au

moment de l’inscription sur les inventaires. Il s’agit

là d’une réflexion complexe et sur le long terme.

Dans un premier temps, l’harmonisation passera

par la mise en place d’ici 2017 d’un livre d’entrées

unique pour les nouvelles acquisitions du musée :

cela permettra d’aboutir à une numérotation

suivie et harmonisée pour les acquisitions et

d’expérimenter ce nouveau mode d’inventaire

tout en trouvant la forme la mieux adaptée pour

que chaque département reste identifiable. La

généralisation d’inventaire RF déjà en usage dans

certains départements pourrait constituer une

hypothèse à approfondir.

La spécificité des inventaires du Louvre (et des

musées nationaux) ne doit pas pour autant être

gommée, et il ne s’agit pas de faire un travail sans fin

d’inventaire rétrospectif qui nierait les documents

précédents, qui ont valeur d’archives et sont des

témoins essentiels de l’histoire des collections

nationales. Il s’agit de mettre progressivement en

place une pratique commune, réglementaire et

plus lisible, qui reste respectueuse de l’histoire des

collections.

Le post-récolement permettra de mener cette

réflexion. Ce n’est qu’à la fin de ce travail d’état

des lieux et de définition méthodologique que

pourront, éventuellement, être clôturés certains

des inventaires historiques.

Trois chantiers spécifiques retiendront également

l’attention des conservations :

traiter en priorité les problèmes d’inventaires

avec les autres musées nationaux (avec le musée

d’Orsay notamment) en profitant du récolement

décennal pour remettre à plat les inventaires

et régler les questions de périmètre parfois

complexes. Ces décroisements avec les inventaires

des musées nationaux seront également appliqués

entre départements du Louvre ;

clarifier les statuts de certaines «œuvres »

conservées au musée et aujourd’hui non

inventoriées, faute de statut patrimonial

clairement identifié : commandes contemporaines

(la question qui se pose est de savoir quel musée

doit les inventorier), collections d’histoire du

Louvre… ;

poursuivre les travaux sur les inventaires

spécifiques des biens spoliés et issus de la

récupération artistique : le Louvre est dépositaire

de nombreuses œuvres classifiées au titre de la

récupération artistique par l’Office des biens privés

(1950-1967), sur lesquelles plane le doute d’une

spoliation de leur propriétaire durant la Seconde

Guerre mondiale et qui restent sous la garde des

musées en attendant leur éventuelle restitution :

MNR (pour « Musées Nationaux Récupération »)

pour le département des Peintures ; RFR pour

les sculptures ; OAR pour les Objets d’art ; ER

pour les Antiquités égyptiennes ; AGRR pour

les Antiquités grecques, étrusques et romaines ;

AOR pour les Antiquités orientales ; REC pour

les Arts graphiques. Le musée conserve donc un

inventaire spécifique, conformément à la loi, pour

ces œuvres qui n’appartiennent pas aux collections

publiques, et dont la restitution doit toujours

être possible. Le travail de documentation de ces

œuvres se poursuit.

R

écoler

Autre obligation que le Louvre doit poursuivre,

le récolement, aussi bien des collections au Palais

que des dépôts. Le récolement décennal est une

obligation mise en place par l’article L451-2 du

code du patrimoine :

«Les collections des musées de

France font l’objet d’une inscription sur un inventaire.

Il est procédé à leur récolement tous les dix ans »

, et

mis en œuvre depuis l’arrêté du 25 mai 2004.

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