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Réaffecter et réorganiser les réserves

au sein du Palais

En parallèle de ce chantier d’externalisation, la

réorganisation des espaces du palais du Louvre

ainsi libérés est le deuxième chantier prioritaire en

matière de conservation en réserves. En effet, la

libération des espaces doit permettre de répondre

à deux besoins principaux :

créer de vrais espaces de réserves « tampons »

destinées à gérer la vie quotidienne des collections

(accrochages

/

décrochages, mouvements internes,

départs et retours de prêts, quarantaines,

préparation de restauration…). Ces espaces

manquent aujourd’hui au Louvre et leur création,

en complément du centre de Liévin, permettra

d’améliorer considérablement la gestion des

collections. Il va de soi que ces espaces de travail

et de conservation temporaire des collections ne

seront pas installés dans les espaces inondables

libérés, mais dans des espaces non inondables ;

créer de vrais espaces de stockage technique et

muséographique, notamment pour le mobilier

muséographique.

Un diagnostic des possibilités et une évaluation

fine des besoins établis dès 2015 seront la base

d’une programmation de travaux qui se fera dans

un second temps.

De manière générale, le renforcement de la

conservation préventive en réserves est une

priorité pour le Louvre, et sera favorisé par les

projets de réaménagements des réserves. Ils

permettront en particulier de poursuivre les

travaux d’harmonisation des procédures (constats,

convoiements, mouvements…) et de renforcer

le contrôle des conditions environnementales

de conservation des collections. Les chantiers de

collections permettront également, de même que

le récolement, une meilleure connaissance de

l’état des collections, et l’amélioration de leurs

conditions.

Sauvegarder les collections nationales

En cas d’urgence, les musées sont confrontés

à une double nécessité de sauvegarde, parfois

contradictoire : protéger les publics et sauver les

collections. La préparation de la gestion de ces

deux urgences doit donc être prise en compte. Dans

les deux cas, la présence au Louvre, par exception

(et suite à l’incendie de 1871 aux Tuileries) d’une

brigade dédiée des Sapeurs-Pompiers (SPSI), qui

travaille en lien étroit avec les équipes du Louvre

chargées de la sécurité et de la sûreté, répond aux

deux urgences. De même, l’existence d’une CIS

(commission interne de sécurité), régulièrement

réunie, permet un suivi étroit de ces questions.

En ce qui concerne plus spécifiquement la

sauvegarde des collections, les outils mis en œuvre

doivent répondre aux différents risques (incendie,

inondation, vol…). La réalisation d’une cartographie

détaillée des risques permettra d’affiner et de

prioriser la gestion de ces risques sur les collections.

La sauvegarde des collections et la gestion de

l’urgence sont des sujets transversaux dont

l’appropriation doit être poursuivie en interne.

À cet égard, la généralisation des exercices, des

formations, des tests reste prioritaire, de même

que l’harmonisation, la diffusion et l’actualisation

des procédures.

Les priorités sont les suivantes :

la définition de plans de sauvegarde des œuvres,

conformément aux demandes du ministère de la

Culture et de la Communication, est une priorité

et devra être finalisée pour tous les espaces du

musée. Il s’agit d’identifier (et d’actualiser) la liste

des œuvres à sauver en priorité en cas d’urgence,

afin que les services impliqués dans la gestion

de l’urgence, au premier plan desquels le SPSI,

puissent assurer cette sauvegarde ;

la poursuite de la mise en œuvre du plan de

prévention du risque inondation (PPRI), dans un

objectif d’évacuation en moins de 72heures des

œuvres situées en zone inondable, est également

prioritaire. Elle passe par le renforcement

des exercices opérationnels et des procédures

d’évacuation. La conduite d’exercices « à échelle

réelle » sur l’ensemble des espaces, et non par lieu

ou département, sera donc une priorité des années

qui viennent afin d’assurer une préparation

maximale à la sauvegarde des œuvres partout dans

le musée. Ainsi, l’exercice d’évacuation coordonné

entre le SPSI et le département de la conservation

préventive du C2RMF au pavillon de Flore a été

l’occasion non seulement de se familiariser avec

les parcours et la manipulation d’œuvres fragiles,

mais également de créer un espace informatique

partagé sur lequel sont signalées en temps réel les

œuvres prioritaires à évacuer. Cette coordination

doit être reconduite en 2015.

En effet, si l’externalisation des réserves permettra

de répondre en grande partie à cette question, le

PPRI n’en reste pas moins une priorité pour les

salles, dans la mesure où les salles d’expositions

temporaires et une partie des salles permanentes

sont situées en zones inondables et qu’elles seront

prioritaires sur les réserves en cas de crise (salles

du département des Arts de l’Islam, salles OMER,

galerie Donatello, galerie de la Grèce préclassique,

crypte de la Cour carrée, crypte Girardon, salles

de sculpture des écoles étrangères, niveau bas cour

Puget et cour Marly).

Le domaine, les collections, les publics et les équipes