Previous Page  58 / 156 Next Page
Information
Show Menu
Previous Page 58 / 156 Next Page
Page Background

56

Conserver est la première mission confiée aumusée

selon le code du patrimoine (article L441-2) :

«Les musées de France ont pour missions permanentes

de :

a) conserver, restaurer, étudier et enrichir leurs

collections. »

On entendra ici cette mission dans une acception

large, dans toutes les étapes de la conservation des

collections :inventaire,récolement,documentation,

conservation préventive, sauvegarde.

La grande diversité des collections du Louvre

et des lieux qui les conservent, l’histoire de

leur constitution rendent les problématiques

de conservation particulièrement complexes :

les départements ont des problématiques de

conservation très diverses, qui varient selon la

nature des matériaux et des œuvres ; par ailleurs,

le Palais n’ayant pas été conçu à l’origine comme

un musée, les conditions de conservation sont

loin d’être parfaites. Sa situation près de la Seine

d’une part, et au cœur de Paris d’autre part,

implique en outre une stratégie particulière en

termes de sauvegarde. Ce sont donc des enjeux

difficiles à appréhender, particulièrement lourds,

qui demandent que des procédures harmonisées

et partagées par tous les acteurs concernés soient

mises en place sur le long terme.

I

nventorier

L’inventaire est le cœur même de l’identité d’un

musée : en fixant par écrit, juridiquement et

scientifiquement, la nature des collections, il définit

en effet le périmètre dumusée, ce dont tout découle.

La tenue de l’inventaire est une mission

fondamentale, l’une des principales missions

confiées aux conservateurs, dont le sens doit être

rappelé dans cette dimension symbolique autant

qu’administrative : tout d’abord administrative,

car ce document est le seul à rassembler les

références qui fondent juridiquement la propriété

des œuvres et à garantir la permanence de la

collection, mais également historique, car il

constitue une source essentielle d’information

sur les collections du musée et témoigne de la

politique d’acquisitions de l’établissement.

Les inventaires du Louvre

Dès la création du Louvre, le besoin de répertorier

et de connaître la totalité des biens qui y étaient

conservés, qu’ils aient été acquis à titre gratuit ou

onéreux, s’est fait jour. L’histoire de la constitution

des collections justifie l’emploi du pluriel pour

le Louvre où plusieurs types d’« inventaires »

cohabitent : livres d’acquisition, registres d’entrées,

registres de fouilles, inventaires communs aux

antiques dans certains cas… Chaque création

d’un département a en outre créé de nouveaux

documents, ce qui porte le nombre de documents

qualifiés d’inventaires à un nombre élevé. Les

types de numérotation des collections sont ainsi

également très disparates et nombreux, allant

même jusqu’à des doublons dans le Louvre, avec

des numéros attribués par département.

On peut distinguer dans l’histoire du Louvre

plusieurs types d’« inventaires » :

de véritables inventaires pour tout le musée et

donc uniques pour l’ensemble des collections, dits

« inventaires généraux récapitulatifs », établis au

19

e

siècle : l’inventaire Napoléon (jamais achevé),

les inventaires généraux des musées royaux de

1814 et 1832 puis l’inventaire général des musées

impériaux ;

des « inventaires courants », constitués

des registres d’entrée et livres d’acquisition,

spécifiques à chaque département et encore

ouverts aujourd’hui (ex. : au DAG, au DP et au

DS) ;

les inventaires RF et INV ;

de nombreux registres spécifiques, issus soit

de collections entrées au Louvre (Campana par

exemple, inventorié « Cp » à l’issue d’un inventaire

rétrospectif), soit d’inventaires rétrospectifs, soit

encore de registres de mouvements qui constituent

dans certains cas la seule trace de la présence de

l’œuvre, ou enfin des catalogues des collections.

Les défis pour le Louvre : la clarification et

l’harmonisation des inventaires doivent être

un objectif pour le musée, dans un contexte où

le périmètre de ses collections est aujourd’hui

stabilisé et peut donc faire l’objet de cette définition.

Dans une logique à la fois d’harmonisation et

de meilleure identification des collections, et en

lien avec la fin du premier récolement décennal

en 2015 et la finalisation de l’informatisation des

collections, la mise en œuvre du chantier des

inventaires fera l’objet d’une étude approfondie.

Il s’agit de respecter les normes réglementaires en

matière d’inventaire : le décret n° 2002-852 du 2

mai 2002 puis l’arrêté du 25 mai 2004

«fixant les

normes techniques relatives à la tenue de l’inventaire,

Conserver