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Le propos n’est pas ici d’évoquer ou de résumer l’histoire du
Louvre, amplement et savamment documentée par ailleurs, mais
plutôt de mettre en lumière l’évolution générale et certaines
permanences lourdes qui peuvent dans certains cas apparaître,
aujourd’hui encore, comme des contraintes ou des facteurs de
complexité.
On s’attachera donc simplement à rappeler les grandes dates et
les grands enjeux dans une perspective actuelle : l’histoire complexe
du Louvre, palais du pouvoir et musée parmi les plus anciens nés
dans l’Europe du 18
e
siècle, doit en effet être prise en compte dans
tout projet pour le Louvre d’aujourd’hui et, inversement, aucun
projet ne peut avoir de sens au Louvre s’il ne s’inscrit pas dans
l’histoire du Palais, que ce soit en continuité ou en rupture.
Les aménagements successifs du Louvre depuis le premier palais
royal, les installations successives des collections dans le Palais
depuis le 17
e
siècle, la cohabitation de lieux de pouvoir et de musées
tout au long de son histoire, et de manière générale le caractère
non linéaire de toute cette histoire sont à la source à la fois de la
complexité et de la richesse du Louvre d’aujourd’hui.
Depuis la fin du 18
e
siècle, le musée du Louvre a progressivement
pris possession de l’ancien palais royal. Sous le Second Empire et
par son épilogue tragique de la Commune, la métamorphose a été
achevée et le Louvre est aujourd’hui, dans son enveloppe extérieure,
ce que la III
e
République a fait du Palais voulu par Napoléon III,
amputé du palais des Tuileries incendié en 1871 : palais immense,
s’étirant sur les quais de la Seine, nullement compact, contrairement
à la plupart des grands musées qui se développent organiquement
en quelque sorte autour d’un noyau central ; mais aussi palais
dont la fonction de résidence royale a été effacée, que ce soit par
les aménagements du musée lui-même ou par la destruction de la
résidence (le palais des Tuileries) des derniers souverains à avoir
régné sur la France.
LE LOUVRE
d’hier à aujourd’hui