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Si l’une des grandes richesses du Louvre est d’être installé
dans un palais et d’offrir, de salle en salle, une remarquable
promenade architecturale, c’est aussi la source de nombreux
problèmes touchant à la circulation des visiteurs, aux distances
infinies à parcourir. Les collections ne se sont pas déployées
d’un seul coup mais à mesure que des espaces étaient libérés
par le pouvoir ou que de nouvelles ailes étaient bâties, ce
qui bride nécessairement la cohérence d’ensemble, crée
des cloisonnements, des stratifications. Autant de facteurs
qui expliquent la façon dont la distribution des espaces
muséographiques s’est opérée et les difficultés que, dans ce
monument historique, le moindre réaménagement soulève.
L’histoire des collections elle-même ajoute à la complexité : au
gré des donations, des acquisitions ou des résultats de fouilles
archéologiques, elles n’ont cessé de s’enrichir, d’investir de
nouveaux espaces.
Enfin, l’histoire du Louvre est aussi celle des musées en France
et de leur administration par l’État. La structure administrative
qui fut celle du Louvre pendant deux siècles a elle-même
changé il y a une vingtaine d’années seulement.
Cette partie, qui se veut introductive au cœur du projet du
Louvre, reviendra sur les grandes constantes de cette histoire :
•
le Louvre, lieu de pouvoir et musée, de ses origines au Grand
Louvre, dernière étape de cette cohabitation avec le départ de la
dernière administration ;
•
la tension permanente entre le lieu, un palais qui n’est pas un
musée à l’origine, et le principe de présentation des collections,
encore très prégnante aujourd’hui ;
•
l’histoire, faite de couches successives, des présentations des
collections au musée, et son corollaire administratif, la création
des musées et des départements successifs qui ne sont pas
toujours en lien avec les présentations des collections ;