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d’acquisition du Louvre sans entrer dans le détail
des politiques de chaque département, qui font
l’objet de présentations spécifiques auprès de
la commission d’acquisition du musée, et sont
amenées à évoluer. La politique d’acquisition
du Louvre est guidée par un important travail
scientifique des conservations, qui est le garant de la
responsabilité de l’établissement en la matière : les
acquisitions, parce qu’elles deviennent propriétés
de l’État, inaliénables et imprescriptibles,
doivent être faites en responsabilité, et justifiées
scientifiquement.
La politique d’acquisition est particulièrement
complexe à définir, puisque, par définition,
« acquérir, c’est choisir » : les choix peuvent
s’avérer particulièrement difficiles et impliquer
des sacrifices. En outre, l’ampleur des collections
du Louvre rend la définition de critères difficile
car les problématiques sont variées, dépendantes
de l’histoire des collections et des domaines
scientifiques, voire des contextes géopolitiques
(collections archéologiques).
Ainsi, plusieurs types de critères scientifiques
cohabitent selon les départements, les périodes
et les opportunités : la valeur artistique, la valeur
historique, la valeur documentaire importante
pour éclairer d’autres pans de la collection,
compléments de séries déjà existantes dans les
collections (notamment pour les départements
archéologiques, « séries d’études »), le lien avec
l’histoire du Louvre, de la France…
La commission d’acquisition duLouvre est garante de
la cohérence d’ensemble et de la pertinence des choix
effectués. Le Conseil artistique des musées nationaux
assure, pour l’État, la cohérence des acquisitions du
Louvre avec celle des autres musées nationaux.
Dans tous les cas, lamise en valeur des acquisitions,
par leur présentation dans les salles, par des études,
par des expositions temporaires dédiées, est un
enjeu important pour le Louvre dans les années
qui viennent, afin de mieux rendre compte de la
vie des collections.
Il est possible de poser quelques principes
généraux, sans pour autant que le cas par cas soit
à exclure, dans une logique d’équilibre entre les
axes définis et les opportunités qui se présentent.
Trouver un équilibre entre
renforcement des points forts et
comblement de certaines lacunes
Ce principe qui préside à toute politique
d’acquisition est particulièrement complexe pour
une collection encyclopédique, et il est forcément
impossible de tout prendre en compte. Il doit être
guidé par le respect de la formation des collections,
la politique d’acquisition se définissant dans la
suite de l’histoire des collections et des contextes
qui ont conduit à l’état actuel des collections du
Louvre.
Le renforcement des points forts est une priorité
car il va dans le sens de l’histoire de la constitution
de la collection et du renforcement de la position
du Louvre comme une référence scientifique et
patrimoniale au niveau mondial, notamment dans
les domaines suivants :
•
la collection de référence en arts français
(peinture, sculpture, objets d’art, dessins) ;
•
une collection de peintures, de dessins, de
majoliques et de bronzes italiens de référence ;
•
les arts flamands et hollandais ;
•
les collections royales et impériales en général,
notamment parce que le département des Objets
d’art est pour partie l’héritier des collections de la
Couronne et dans une moindre mesure du Garde-
Meuble royal (en collaboration avec les musées-
châteaux) ;
•
la couverture complète du Moyen-Orient qui
fait du Louvre le plus grand musée d’antiquités
orientales du monde ;
•
une collection égyptienne de référence ;
•
une collection d’art grec et romain de référence,
la plus grande collection d’art étrusque hors
d’Italie ;
•
pour le département des Arts de l’Islam, des points
forts dans les collections d’Égypte, d’Irak et d’Iran.
À l’inverse, les lacunes font aussi partie de
l’histoire des collections, et il faut les assumer ;
chercher à toutes les combler serait non seulement
impossible mais d’un intérêt extrêmement limité.
Chaque politique de département doit décider,
pour quelques années, des lacunes qu’il pense
tenter de combler partiellement, et de celles qu’il
choisit d’assumer pleinement. Sans entrer dans
le détail, on peut identifier très sommairement
quelques lacunes importantes :
•
pour les départements archéologiques, les
lacunes des collections du Louvre reflètent
exactement l’histoire de l’archéologie et du partage
des collections (partage de fouilles entre nations
fouilleuses aux 19
e
et 20
e
siècles notamment) : cela
explique notamment les lacunes par exemple dans
le domaine des collections d’Anatolie (fouilles
allemandes), des collections de la péninsule
Arabique (fouilles anglaises), des collections de
Tunisie (fouilles françaises mais dont les produits
ont été laissés sur place conformément aux statuts
particuliers du protectorat), des collections de
préhistoire et protohistoire égéenne aux antiquités
grecques, étrusques et romaines (découvertes
à une période du 19
e
où la législation avait
renforcé la protection des pays d’origine) ou des
Le domaine, les collections, les publics et les équipes