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de dépôts, comme solution, est ainsi poursuivie,
avec une deuxième époque importante de dépôts
après 1875 : la politique des dépôts dans les musées
en province est ainsi une des conséquences du
constat d’un réel engorgement des locaux et du
désir de l’administration de n’avoir au Louvre que
des œuvres présentées.
Les musées du Louvre : des salles,
à l’origine des départements actuels
ou des musées nationaux du 20
e
siècle
Par «musées », il faut entendre «présentations
de collections », qui se succèdent et cohabitent au
sein du Palais tout au long du 19
e
siècle, selon des
logiques diverses, et au gré des enrichissements des
collections (Musée assyrien, Galerie espagnole…),
des décisions politiques (musée Charles-X,
musée Napoléon-III, musée des Souverains…),
ou des champs de spécialité des conservateurs.
Le Louvre du 19
e
siècle regorge de musées
différents, de présentations différentes, qui sont
à l’origine soit des départements du Louvre
d’aujourd’hui, soit des musées nationaux nés en
1945 par rassemblement de ces collections, soit ont
purement et simplement disparu. Cette période de
foisonnement des «musées » est particulièrement
importante pour le Louvre d’aujourd’hui car
c’est de ces présentations d’œuvres que découlent
beaucoup des choix muséographiques encore
présents dans le Louvre du 21
e
siècle, et des
répartitions des collections dans le Palais.
Tout l’enjeu pour le musée d’aujourd’hui est de
parler simplement de cette histoire et d’expliquer
ce qu’il en reste : en effet, les collections encore
présentes au Louvre ne sont finalement définies
qu’en creux par rapport aux collections qui ont
quitté le Louvre ; pour le public, par exemple,
l’absence complète de l’art d’après 1848, ou des arts
asiatiques, et à l’inverse la présence si artificielle de
l’antenne duQuai Branly peuvent être surprenantes,
et méritent d’être expliquées dans les futurs projets
relatifs à l’histoire du Louvre.
Ces musées, parfois qualifiés de «disparus »,
n’ont cependant pas tous été à l’origine des
départements.
Soit ils ont réellement disparu :
•
cas de l’éphémère musée des Souverains voulu
par Napoléon III pour s’inscrire dans la lignée
des monarques français, et créé sur la base de
collections issues du Louvre, de la Bibliothèque
nationale et de divers autres musées.
Soit ils ont quitté le Louvre pour être à l’origine
d’autres musées :
•
le musée de Marine créé en 1837 qui rejoint le
Trocadéro en 1943 et constitue le fonds du musée
de la Marine actuel mais aussi les premières
collections ethnographiques dont certaines sont
aujourd’hui au musée du quai Branly ;
•
il en va de même pour le Musée ethnographique,
créé en 1850, et qui rejoint le Trocadéro ; ce qui
explique la création du pavillon des Sessions
en 2001, considéré comme un « retour » des
collections extra-européennes au Louvre ;
•
de même, le musée des Antiquités américaines,
en 1850, également aujourd’hui collections du
musée du quai Branly via le musée du Trocadéro
de l’Exposition universelle de 1878 ;
•
le départ des collections asiatiques s’effectue vers
le musée Guimet en 1945 ;
•
les collections modernes (art du 19
e
siècle),
parties au Jeu de Paume (en 1947 le musée du Jeu
de Paume devient le musée de l’Impressionnisme),
sont transférées au musée d’Orsay en 1986.
Des musées au Louvre
aux départements du Louvre
Hors ces musées ou collections qui ont, au fur et
à mesure, quitté le Louvre et ne permettent plus
aujourd’hui de le qualifier de musée universel, la
plupart des musées créés au Louvre tout au long
du 19
e
siècle y sont restés, et sont, pour ainsi dire, les
ancêtres des huit départements actuels du musée.
L’histoire propre de chaque département est une
partie de celle du Louvre, ce qui explique à la fois la
muséographie complexe du musée d’aujourd’hui,
mais aussi la complexité de la répartition des
collections, comme le montre particulièrement
bien le dernier-né des départements, le
département des Arts de l’Islam. Elle constitue le
cœur de la richesse et de la complexité du Louvre.
Quelques constantes relient ces départements :
•
les collections royales (notamment les peintures
et les antiques, les deux « piliers » du Louvre)
et les grandes collections françaises (Richelieu,
Mazarin), puis les saisies révolutionnaires et
grands enrichissements napoléoniens (Borghèse,
Campana) comme noyaux des collections de
plusieurs départements ;
•
les musées du 19
e
siècle comme origine
de leur création en tant que départements
administratifs, soit tels quels (peintures dès le
Muséum central), soit par fusion de plusieurs
musées (ex. : départements des Arts orientaux),
soit par séparation entre plusieurs départements
(départements des Sculptures / département des
Objets d’art / département des Arts de l’Islam) ;
•
un musée étroitement lié à la naissance de
l’archéologie française, à la fois pour les antiquités
égyptienne et pour les antiquités orientales.
le louvre d’hier et d’aujourd’hui