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centrales sera celle de la diffusion des images et du
problème de la contradiction entre l’utilisation des
images pour des usages scientifiques et la vocation
commerciale de la diffusion des images.
Quelle politique de numérisation?
Il s’agira de définir une véritable stratégie de
numérisation qui doit reposer sur des priorités
définies par les départements (conservation de
certains contenus spécifiques, diffusion), des
critères partagés (pourquoi numériser) et des
méthodes solides. Une réflexion doit notamment
être menée sur le bon usage de la numérisation
3D, pratiquée par certains départements et qui
mériterait une réflexion plus partagée sur le bon
usage de l’imagerie 3D à vocation scientifique. La
question de l’obsolescence technique des supports et
méthodes de numérisation ainsi que la difficulté de
stockage devront également être prises en compte.
Toutes ces problématiques devront faire l’objet d’un
état de l’existant, des pratiques et des expériences
faites, afin de définir la méthode et les priorités.
Quelle politique de bases de données ?
Le Louvre produit de nombreuses bases de
données, qu’elles soient internes ou en partenariats,
notamment avec l’Institut national d’histoire de
l’art, qui ont pour vocation de rassembler l’ensemble
des œuvres ou données sur un sujet donné (ATLAS,
Lafayette, etc.). Un état des lieux doit être mené sur
ces bases de données pour en faire l’inventaire, en
définir les objectifs et les usages.
Les questions qui se posent sont d’une part de définir
si ces bases ont vocation à être diffusées, et si oui
pour qui, ou s’il s’agit de bases internes; les deux
cas peuvent coexister et il s’agira de les identifier
précisément, notamment dans le cadre de la création
du centre de recherche, qui pourra avoir vocation
à diffuser certaines des bases de données, ainsi que
dans le cadre de la refonte du site Internet du musée.
D’autre part, les questions techniques ne doivent
pas être sous-estimées, pour produire en priorité
des outils et des supports techniques qui soient
compatibles avec ceux des institutions partenaires,
notamment le Centre de recherche et de
restauration des musées de France (base EROS) et
l’Institut national d’histoire de l’art, mais aussi pour
en garantir la pérennité. La complémentarité entre
les différentes bases existantes, au Louvre et chez ses
partenaires, est en effet un préalable à ces réflexions.
Quelle gestion des archives ?
C’est un enjeu important en raison du reversement
progressif dès 2015 des Archives des musées
nationaux (hébergées au palais du Louvre) aux
Archives nationales, conformément à la loi.
Dans ce contexte, l’accès aux sources du Louvre
concernant le Louvre, Palais ou musée, sera
modifié en profondeur, et le Louvre devra mettre
en place une politique scientifique qui réponde à
cet enjeu. La création du centre de recherche au
Louvre apporte une partie de la réponse : en tant
que plateforme, il pourra orienter les chercheurs
vers les sources conservées dans plusieurs lieux
différents, au Louvre et ailleurs.
L’objectif pour le Louvre est aussi d’améliorer la
gestion de ses archives et d’avoir une approche
plus cohérente car il s’agit de la transmission de
sa propre histoire. C’est dans cette perspective que
le Louvre a recruté une responsable des archives,
qui a mis en place des méthodes de traitement et
des formations aux archives qui ont permis une
sensibilisation de l’ensemble des services. Comme
pour toutes les institutions, et notamment pour
les musées qui mutualisent depuis peu leurs
réflexions dans le cadre du groupe « archives en
musée » copiloté par le Service interministériel
des Archives de France (SIAF, Direction générale
des patrimoines) et le Service des musées de
France, il s’agit pour le Louvre d’une question
particulièrement complexe et qui mérite des
réflexions approfondies.
Les priorités du Louvre en matière d’archives
dans les années à venir sont les suivantes :
•
poursuivre la collecte des archives courantes
et leur traitement au Louvre pour préparer les
versements ;
•
dans le cadre du versement des fonds aux
Archives nationales, identifier les fonds ànumériser
pour être consultables au Louvre et définir des
partenariats scientifiques pour la numérisation des
fonds concernant l’histoire du Louvre ;
•
définir une stratégie pour les archives des
départements, qui devra répondre aux questions
suivantes :
-
quelles sont les sources indispensables à la gestion
quotidienne des collections pour les départements
et quelle politique de versement aux Archives
nationales ?
-
quelle numérisation envisager, et sur quels
supports ? La question de l’Opendata, portée par
le ministère de la Culture et qui s’inscrit dans
l’obligation d’accès aux documents administratifs,
devra être envisagée dans ce cadre ;
•
réfléchir à la politique du musée en matière
d’archives audiovisuelles, à la fois à leur collecte
ou production et à leur diffusion, notamment dans
le cadre des missions du centre de recherche ;
•
renforcer la politique du Louvre en matière
d’archivage électronique.
favoriser la rencontre entre les publics et les collections