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d’une aire civilisationnelle (dans la même logique

que les départements antiques historiques), celle

d’un département dit «Arts de Byzance et des

Chrétientés d’Orient » aurait supposé en creux la

redéfinition des autres départements en Moyen

Âge occidental, Renaissance…

Les départements du Louvre sont bien :

des départements de conservation du Louvre en

charge de la conservation des collections ;

des grands départements patrimoniaux (huit sur

quinze), tels que définis par le code du patrimoine,

et remplissant des missions scientifiques au niveau

national pour le compte du ministère de la Culture

et de la Communication ;

des structures administratives créées successivement

qui ne recoupent pas forcément des présentations

dans les salles ; inversement, chaque présentation

en salle n’a pas besoin de la création d’un

département pour exister : le débat sur la

création ou non d’un département dit «Arts de

Byzance et des Chrétientés d’Orient » dénotait

cette confusion sur ce qu’est un département,

le Louvre n’ayant pas besoin de créer une entité

administrative spécifique pour dédier des espaces

à des collections byzantines en effet encore trop

peu mises en valeur dans le musée. L’enjeu de

présentation et de valorisation scientifique des

collections ne doit donc pas être confondu avec

la structuration administrative du Louvre. De

même, les salles dédiées à l’Orient méditerranéen

dans l’Empire romain relèvent toujours bien de

trois départements distincts.

Il s’agit dans tous les cas de trouver un équilibre

entre une structuration administrative claire, une

gestion des collections bien menée qui ne laisse

aucun pan des collections de côté et la présentation

des collections dans les salles du Louvre.

De ces deux constats découlent plusieurs enjeux

pour le Louvre :

la question des présentations des collections

et ce qui pourrait ou devrait être amélioré dans

les années à venir ; notamment en termes de

renforcement des transversalités, pour répondre,

à la fois scientifiquement et en termes de

présentation, au public qui peut s’y perdre, aux

ambiguïtés de certaines définitions de périmètres ;

l’exemple de la création des salles d’Orient

méditerranéen dans l’Empire romain (OMER)

en 2012 répondait par exemple à cette question,

sans pour autant avoir nécessité la création d’un

département spécifique ;

l’enjeu de la définition des grands départements

patrimoniaux : la définition actuelle des périmètres

des départements est satisfaisante. En effet, elle

répond aux enjeux principaux : la bonne gestion

des collections nationales confiées (conservation,

enrichissement, mise en valeur), et l’expertise

scientifique reconnue, dont le Louvre, dans chacun

des domaines qui lui sont confiés, a la chance de

pouvoir bénéficier. Chaque département, dans

son domaine, bénéficie en effet de l’expertise

de plusieurs conservateurs spécialisés, ce qui

permet de couvrir l’ensemble des périodes et

techniques, et donc de remplir pleinement les

missions de grands départements. Cette mission,

abordée plus loin dans ce Projet Scientifique et

Culturel, est une priorité pour le Louvre et pour

chaque département, qui veille à la remplir en

lien étroit avec toutes les institutions concernées.

Dans cette mesure, la remise en cause des grands

départements ne semble pas nécessaire : la réponse

par le renforcement du travail en réseau avec les

autres musées et par la présentation des collections

au Louvre semble plus pertinente.

En conclusion sur ce contexte particulier du

Louvre, on peut retenir les points suivants, qui

expliquent la complexité des politiques relatives

aux collections du musée national du Louvre :

une structuration d’Établissement public qui

permetl’équilibreentrel’identitédumuséenational

du Louvre, « centralisé », défini par des politiques

transversales d’établissements, et les spécificités

scientifiques de départements de conservation,

dans une logique de «déconcentration» ;

un établissement dont la diversité et la complexité

sont le reflet de l’accumulation de plusieurs

périodes de l’histoire des musées, des collections et

de l’histoire administrative, et de la combinaison

de plusieurs politiques scientifiques rassemblées ;

des collections dont le périmètre est défini « en

creux » par rapport aux autres musées, en raison

de l’histoire des musées : ce qui n’est pas confié

statutairement par l’État aux autres musées

nationaux tels que définis par l’organisation de

1945 est confié au Louvre, sans que le périmètre

des collections du musée national du Louvre ne

soit défini dans son décret ; de même, les collections

confiées à chacun des départements ne sont jamais

définies précisément mais héritières d’histoires de

répartitions et de présentations des collections.

Ce flou est cependant relatif car la juxtaposition

des périmètres des huit départements du Louvre

permet de définir les collections du musée :

elles vont de l’Antiquité, pour trois aires de

civilisations (Orient, Égypte, Grèce / Rome),

jusqu’à la révolution industrielle, et intègrent le

développement des arts du Moyen Âge jusqu’au

milieu du 19

e

siècle pour les cultures européenne

et islamique.

Le domaine, les collections, les publics et les équipes