Musique française de Rameau à Daho à l'auditorium du Louvre - page 12-13

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L’héritage de
Jean-Philippe Rameau
3 octobre—9 novembre
......................
Les Boréades
© Éric Mahoudeau.
Dans son
Monsieur Croche
,
Claude Debussy écrivait
à propos de Rameau :
«On peut regretter tout de
même que la musique
française ait suivi, pendant
trop longtemps, des
chemins qui l’éloignaient
perfidement de cette clarté
dans l’expression, ce précis
et ce ramassé dans la
forme, qualités particulières
et significatives du génie
français. »
Éloignement tout relatif,
car l’œuvre de Rameau
apparaît bel et bien comme
un fil rouge, tantôt source
d’inspiration (comme
dans
Les Troyens
de Berlioz,
ou dans
La Belle Hélène
d’Offenbach) tantôt simple
signe d’allégeance à une
figure tutélaire (comme
chez Saint-Saëns et Dukas)
qui parcourt deux siècles
de musique française
et que notre sélection
d’opéras filmés nous
permettra de revisiter.
Trois week-ends pour
découvrir une riche filiation,
celle de Rameau et
de ses neveux.
Vendredi 3 octobre
19 h
Les Boréades
Jean-Philippe Rameau
Séance présentée
par Sylvie Bouissou
En
, Rameau est nommé
« compositeur de la musique du roi ».
À ce titre, il reçoit des commandes
au gré des événements de la vie
politique, et des naissances et mariages
de la famille royale. C’est ainsi qu’il
propose, pour le premier mariage
du Dauphin avec l’infante d’Espagne,
Platée
et
La Princesse de Navarre
, et
pour la victoire de Fontenoy,
Le Temple
de la Gloire
et
Les Fêtes de Polymnie
.
Pendant la guerre de Sept ans (
-
), les spectacles musicaux sont
suspendus. En revanche, le service
des Menus-Plaisirs souhaite célébrer
avec faste la n de cette guerre.
On commande alors à Rameau
une œuvre de circonstance destinée
au théâtre de Choisy. Après avoir
été répétée deux fois en avril
pour des représentations en juin,
l’œuvre est censurée et remplacée par
Ismène et Isménias
de La Borde.
Il faut admettre que le livret défend une
idéologie libertaire développée
à travers l’insoumission de la reine de
Bactriane, Alphise, qui préfère abdiquer
pour épouser un jeune homme
a priori
sans naissance (Abaris), plutôt que
d’obéir aux lois ancestrales l’obligeant
à s’unir à l’un des princes boréades.
La résistance de la reine se fait l’écho
du cri d’insurrection
de la nymphe Orithie «Le bien
suprême, c’est la liberté ! » (II, ).
Cette antinomie du bien et du mal
a magistralement inspiré Robert
Carsen, qui cultive ce dualisme par
un choix subtil de couleurs, de jeux et
de symboles, offrant au public l’espoir
d’une liberté peut-être utopique.
S. B.
Tragédie en musique en cinq actes
,
livret attribué à L. de Cahusac.
Création
: Aix-en-Provence, Théâtre
de l’Archevêché, 21 juillet 1982.
Les Arts Florissants
Dir
.: W. Christie.
Mise en scène
: R. Carsen.
Chorégraphie
: Ed. Lock.
Décors et costumes
: M. Levine.
Lumières
: P. van Praet et R. Carsen.
Avec
B. Bonney (Alphise), P. Agnew (Abaris),
T. Spence (Calisis), S. Degout (Borilée),
N. Rivenq (Adamas / Apollon),
A.-M. Panzarella (Sémire), J. Azzaretti
(une nymphe), et les danseurs
de la compagnie La La La Human Steps.
Réal
.: Th. Grimm.
Prod
.: LGM / Opéra national de Paris / Opus
Arte / Mezzo, 2003, 2h50.
Distr
.: Poorhouse International Ltd.
1,2-3,4-5,6-7,8-9,10-11 14-15,16-17,18-19,20-21,22-23,24-25,26-27,28-29,30-31,...32
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