10
          
        
        
          
            11
          
        
        
          
            L’héritage de
          
        
        
          
            Jean-Philippe Rameau
          
        
        
          
            3 octobre—9 novembre
          
        
        
          ......................
        
        
          
            Les Boréades
          
        
        
          © Éric Mahoudeau.
        
        
          
            Dans son
          
        
        
          
            Monsieur Croche
          
        
        
          
            ,
          
        
        
          
            Claude Debussy écrivait
          
        
        
          
            à propos de Rameau :
          
        
        
          
            «On peut regretter tout de
          
        
        
          
            même que la musique
          
        
        
          
            française ait suivi, pendant
          
        
        
          
            trop longtemps, des
          
        
        
          
            chemins qui l’éloignaient
          
        
        
          
            perfidement de cette clarté
          
        
        
          
            dans l’expression, ce précis
          
        
        
          
            et ce ramassé dans la
          
        
        
          
            forme, qualités particulières
          
        
        
          
            et significatives du génie
          
        
        
          
            français. »
          
        
        
          
            Éloignement tout relatif,
          
        
        
          
            car l’œuvre de Rameau
          
        
        
          
            apparaît bel et bien comme
          
        
        
          
            un fil rouge, tantôt source
          
        
        
          
            d’inspiration (comme
          
        
        
          
            dans
          
        
        
          
            Les Troyens
          
        
        
          
            de Berlioz,
          
        
        
          
            ou dans
          
        
        
          
            La Belle Hélène
          
        
        
          
            d’Offenbach) tantôt simple
          
        
        
          
            signe d’allégeance à une
          
        
        
          
            figure tutélaire (comme
          
        
        
          
            chez Saint-Saëns et Dukas)
          
        
        
          
            qui parcourt deux siècles
          
        
        
          
            de musique française
          
        
        
          
            et que notre sélection
          
        
        
          
            d’opéras filmés nous
          
        
        
          
            permettra de revisiter.
          
        
        
          
            Trois week-ends pour
          
        
        
          
            découvrir une riche filiation,
          
        
        
          
            celle de Rameau et
          
        
        
          
            de ses neveux.
          
        
        
          
            Vendredi 3 octobre
          
        
        
          19 h
        
        
          
            Les Boréades
          
        
        
          
            Jean-Philippe Rameau
          
        
        
          Séance présentée
        
        
          par Sylvie Bouissou
        
        
          En
        
        
          , Rameau est nommé
        
        
          « compositeur de la musique du roi ».
        
        
          À ce titre, il reçoit des commandes
        
        
          au gré des événements de la vie
        
        
          politique, et des naissances et mariages
        
        
          de la famille royale. C’est ainsi qu’il
        
        
          propose, pour le premier mariage
        
        
          du Dauphin avec l’infante d’Espagne,
        
        
          
            Platée
          
        
        
          et
        
        
          
            La Princesse de Navarre
          
        
        
          , et
        
        
          pour la victoire de Fontenoy,
        
        
          
            Le Temple
          
        
        
          
            de la Gloire
          
        
        
          et
        
        
          
            Les Fêtes de Polymnie
          
        
        
          .
        
        
          Pendant la guerre de Sept ans (
        
        
          -
        
        
          ), les spectacles musicaux sont
        
        
          suspendus. En revanche, le service
        
        
          des Menus-Plaisirs souhaite célébrer
        
        
          avec faste la  n de cette guerre.
        
        
          On commande alors à Rameau
        
        
          une œuvre de circonstance destinée
        
        
          au théâtre de Choisy. Après avoir
        
        
          été répétée deux fois en avril
        
        
          pour des représentations en juin,
        
        
          l’œuvre est censurée et remplacée par
        
        
          
            Ismène et Isménias
          
        
        
          de La Borde.
        
        
          Il faut admettre que le livret défend une
        
        
          idéologie libertaire développée
        
        
          à travers l’insoumission de la reine de
        
        
          Bactriane, Alphise, qui préfère abdiquer
        
        
          pour épouser un jeune homme
        
        
          
            a priori
          
        
        
          sans naissance (Abaris), plutôt que
        
        
          d’obéir aux lois ancestrales l’obligeant
        
        
          à s’unir à l’un des princes boréades.
        
        
          La résistance de la reine se fait l’écho
        
        
          du cri d’insurrection
        
        
          de la nymphe Orithie «Le bien
        
        
          suprême, c’est la liberté ! » (II, ).
        
        
          Cette antinomie du bien et du mal
        
        
          a magistralement inspiré Robert
        
        
          Carsen, qui cultive ce dualisme par
        
        
          un choix subtil de couleurs, de jeux et
        
        
          de symboles, offrant au public l’espoir
        
        
          d’une liberté peut-être utopique.
        
        
          S. B.
        
        
          
            Tragédie en musique en cinq actes
          
        
        
          ,
        
        
          livret attribué à L. de Cahusac.
        
        
          
            Création
          
        
        
          : Aix-en-Provence, Théâtre
        
        
          de l’Archevêché, 21 juillet 1982.
        
        
          
            Les Arts Florissants
          
        
        
          
            Dir
          
        
        
          .: W.  Christie.
        
        
          
            Mise en scène
          
        
        
          : R. Carsen.
        
        
          
            Chorégraphie
          
        
        
          : Ed. Lock.
        
        
          
            Décors et costumes
          
        
        
          : M. Levine.
        
        
          
            Lumières
          
        
        
          : P. van Praet et R. Carsen.
        
        
          
            Avec
          
        
        
          B. Bonney (Alphise), P. Agnew (Abaris),
        
        
          T. Spence (Calisis), S. Degout (Borilée),
        
        
          N. Rivenq (Adamas / Apollon),
        
        
          A.-M. Panzarella (Sémire), J. Azzaretti
        
        
          (une nymphe), et les danseurs
        
        
          de la compagnie La La La Human Steps.
        
        
          
            Réal
          
        
        
          .: Th. Grimm.
        
        
          
            Prod
          
        
        
          .: LGM / Opéra national de Paris / Opus
        
        
          Arte / Mezzo, 2003, 2h50.
        
        
          
            Distr
          
        
        
          .: Poorhouse International Ltd.