Musique française de Rameau à Daho à l'auditorium du Louvre - page 6-7

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Week-end
Jean-Philippe Rameau
Vendredi 26 septembre
20 h
Platée
Jean-Philippe Rameau
Séance présentée
par Raphaëlle Legrand
Parmi les opéras de Rameau,
Platée
occupe une place à part. Par bien
des traits, cette comédie lyrique, appelée
dans certaines sources « ballet bouffon»,
se rattache à une tradition fort ancienne :
le travesti masculin pour incarner une
femme âgée ou ridicule, directement
hérité du théâtre du XVII
e
siècle
ou de l’opéra vénitien. La dimension
totalement parodique de la pièce, qui
démarque tous les ingrédients de la
tragédie en musique pour s’en moquer,
appartient davantage au théâtre forain
– auquel Rameau a d’ailleurs collaboré –
qu’à la scène très sérieuse de l’Académie
royale de musique. Le public parisien
d’alors a su cependant goûter tout
le sel d’une telle autodérision, familier
qu’il était des codes du grand genre.
Ce premier week-end du cycle
commencera par la projection
de trois œuvres opératiques
majeures de Rameau,
Platée
,
Les Paladins
et
Hippolyte
et Aricie
, dans des mises en
scène qui ont été des jalons
de la redécouverte de ce
répertoire. Le 27 septembre,
une conférence sera
spécialement consacrée
à la restitution sur grand
écran d’une sélection
d’archives rares sur les
interprètes remarquables
de Rameau et proposera
une réflexion sur l’évolution
du style d’interprétation
du compositeur.
On pourrait penser qu’une œuvre
aussi chargée de références aurait
peiné à toucher un auditoire actuel.
Bien au contraire : depuis l’inimitable
incarnation de la nymphe des marais
par Michel Sénéchal,
Platée
a conquis
de nombreuses scènes lyriques dans
le monde et inspiré les mises en scènes
les plus inventives, parmi lesquelles
celle de Laurent Pelly a fait date. Sans
doute parce qu’au-delà des allusions
parodiques, deux atouts majeurs nous
rendent cet opéra éminemment proche.
Au premier chef, la merveilleuse
musique de Rameau, étonnante
et touchante. Mais également une
méditation douce-amère sur l’altérité,
la différence, illustrée par ce personnage
féminin chanté par un ténor, par
cette grenouille rêvant, depuis son
marécage, d’un inaccessible Olympe.
R. L.
Ballet bouffon
(comédie lyrique)
en trois actes et un prologue,
livret de A.-J. Le Valois d’Orville.
Création
: Grand Manège
de Versailles, 31 mars 1745.
Chœur et orchestre des musiciens
du Louvre Grenoble
Dir
.: M. Minkowski.
Mise en scène et costumes
: L. Pelly.
Chorégraphie
: L. Scozzi.
Décors
: Ch. Thomas.
Lumières
: J. Adam.
Avec
P. Agnew (Platée), M. Delunsch
(La Folie, Thalie), Y. Beuron (Thespis,
Mercure), V. Le Texier (Jupiter), L. Naouri
(Cithéron, un satyre), D. Lamprecht
(Junon), V. Gabail (L’Amour, Clarine).
Réal
.: D. Kent.
Prod
.: LGM / Opéra national de Paris /
Mezzo, 2002, 2h30.
Distr
.: Arthaus Musik.
26, 27, 28 septembre
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Platée
© Éric Mahoudeau,
courtesy of Arthaus Musik.
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