Musique française de Rameau à Daho à l'auditorium du Louvre - page 8-9

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26, 27, 28 septembre
Week-end Jean-Philippe Rameau
Samedi 27 septembre
15 h
Les métamorphoses
de Rameau
Par Ivan A. Alexandre,
auteur, metteur en scène
Conférence avec une sélection
d’archives filmées sur les
interprètes de Rameau
Quelle étrange aventure que celle
de notre Rameau ! Craint et adoré
il était, craint et adoré il demeure.
De son vivant, personne ne contestait
sa place de «plus grand musicien
du royaume ». Mais déjà les prophètes
Jean-Jacques Rousseau, Charles Collé
ou le baron Grimm prédisaient sa
chute : trop musicien, justement, pour
se survivre au théâtre. Trop indifférent
à des drames, il est vrai, de moins en
moins plausibles, entre le coup de génie
d’
Hippolyte et Aricie
et
Les Paladins
ou
Surprises de l’Amour du crépuscule
.
Tandis que l’Opéra de Paris jouait
encore Lully un siècle après sa mort,
les ouvrages de l’« insurpassable »
Rameau quittèrent bientôt l’af che.
Dès l’avènement de Gluck dans les
années
, on n’en parla plus.
Jusqu’à ce que, vers
, une génération
de compositeurs aussi dissemblables
que Vincent d’Indy, Paul Dukas,
Claude Debussy ou Camille Saint-
Saëns mesure l’ampleur du phénomène
que l’histoire avait occulté. Soudain,
on rejoue
Castor et Pollux
à la Schola
Cantorum (
),
Dardanus
à Dijon
(
),
Hippolyte
au palais Garnier
(
). Mais l’orgueilleux revenant reste
ce qu’il fut toujours : un plaisir de roi,
un musicien de musiciens Le grand public
continue de s’en mé er, les théâtres
non francophones de le dédaigner.
Quant aux télévisions, elles le fuient !
Le
Platée
« révolutionnaire »
d’Aix-en-Provence de
qui révèle
le jeune ténor Michel Sénéchal ?
Pas une caméra. La première mondiale
des
Boréades
au même endroit en
?
Pas davantage. Les
Indes galantes
mondialement célèbres de l’Opéra
de Paris entre
et
? Non plus.
Celles, tant applaudies, d’Alfredo
Arias avec les Arts orissants en
? Idem. Et cetera, et cetera.
Heureusement, il y a les archives…
I. A.
......................
Topi Lehtipuu
et Stéphanie d’Oustrac
© M.-N. Robert.
......................
Ivan Alexandre
© D.R.
17h30
Les Paladins
Jean-Philippe Rameau
L’opéra
Les Paladins
s’inspire d’une fable
de La Fontaine, qui s’était lui-même
approprié un épisode du
Roland furieux
.
Pour son dernier grand opéra avant
le crépuscule des
Boréades
, Rameau
a composé une œuvre foisonnante qui
dérouta le public au moment de sa
création. Sur le thème classique du vieux
barbon voulant protéger sa jeune pupille
des assauts du valeureux chevalier,
Les Paladins
contiennent en effet de
multiples parodies de l’opéra de l’époque
et de l’œuvre de Rameau lui-même.
Portés par une distribution vocale idéale
dominée par la paire féminine Stéphanie
d’Oustrac - Sandrine Piau, la mise
en scène et le travail vidéographique de
José Montalvo jouent à fond le principe
du décalage et de la mise en abyme,
imposant un réveil tonique à cette belle
endormie. Danse classique,
break dance,
hip-hop et acrobaties font de ces
Paladins
un de ces spectacles qui fondent
un genre nouveau situé entre l’opéra,
la création vidéographique et la danse.
Comédie lyrique
(comédie-ballet)
en trois actes
, livret attribué
à Duplat de Monticourt.
Création
: Paris, Académie royale de musique,
Théâtre du Palais Royal, 12 février 1760.
Les Arts Florissants
Dir
.: W. Christie.
Mise en scène et vidéographie
:
J. Montalvo.
Chorégraphie
: D. Hervieu.
Avec
T. Lehtipuu (Atis), S. d’Oustrac
(Argie), L. Naouri (Orcan), S. Piau (Nérine),
R. Schirrer (Anselme), F. Piolino (Manto),
E. Gonzalez Toro (un paladin), et les danseurs
de la compagnie Montalvo-Hervieu.
Réal
.: F. Roussillon.
Prod
.: Théâtre musical de Paris – Châtelet/
François Roussillon et associés/
Centre chorégraphique de Créteil
et du Val-de-Marne, 2005, 2h20.
Distr
.: Poorhouse International Ltd.
Ivan A. Alexandre
Après des études de musique et musicologie
à la Sorbonne, Ivan A. Alexandre se tourne
vers la presse et publie en 1980 son
premier article dans le mensuel
Diapason,
journal dont il devient éditorialiste.
Il a contribué à divers ouvrages sur
l’opéra, dirigé le
Guide de la musique
ancienne et baroque
(Éd. Robert Laffont)
et produit de nombreuses émissions sur
France Musique et Radio Classique. Parmi
ses travaux collaboratifs, on retrouve
l’adaptation des
Sept Dernières Paroles du
Christ en Croix
de Haydn, celle de
La Flûte
enchantée
de Mozart et les sept poèmes
de
Jurassic Trip
de Guillaume Connesson.
En 2007, il met en scène
Rodelinda
de Haendel à Buenos Aires, ainsi représenté
pour la première fois en Amérique du Sud.
En 2009, il monte le premier opéra
de Rameau,
Hippolyte et Aricie,
au Capitole
de Toulouse, spectacle adapté en juin 2012
pour l’Opéra de Paris. Il poursuit depuis
son activité de metteur en scène,
avec
Orfeo ed Euridice
de Gluck en 2014
aux festivals de Salzbourg
(Mozartwoche)
et de Brême, ainsi qu’à la MC2 de Grenoble.
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