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Le temps des Mongols

En 1223, les armées de Gengis Khan déferlent sur la Rous’. Les princes russes sont défaits à la bataille de la Kalka, le 31 mai 1223. Les Mongols reviennent à nouveau en 1237 . Les capitales de la Rous’ tombent les unes après les autres et deviennent vassales des Mongols qui s’installent sur les bords de la Volga où ils fondent leur point de ralliement : la Horde d’Or. Seul le nord, avec Novgorod, leur échappe, mais est menacé par les Suédois et les ordres militaires allemands.

Alexandre Nevski, prince de Novgorod, consolide son pouvoir en s’alliant aux Mongols de la Horde d’Or et parvient à vaincre les Suédois à la bataille sur la Néva en 1240 puis, en 1242, les chevaliers Teutoniques sur les glaces du lac Peïpous. La conquête mongole marque une véritable rupture dans les traditions artistiques de la Rous’ kiévienne qui s’inscrit cependant dans le vaste espace d’échanges de l’Empire mongol. Elles survivent toutefois et se transforment dans les régions septentrionales et centrales. Kiev, en revanche, dévastée, tombe en déclin. Le métropolite Maxime abandonne la ville et se réfugie à Vladimir en 1299.

 

 

 

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Chronique enluminée du tsar Ivan le Terrible, tome Laptev : vie d’Alexandre Nevski

Sous le règne d’Ivan le Terrible, entre 1568 et 1576, est lancée sur ordre du tsar une gigantesque entreprise historiographique illustrée compilant toute l’histoire russe, la Chronique enluminée (Licevoj letopisnyj svod). Cette page relate le récit de la «bataille sur la glace», le 5 avril 1242, qui vit la victoire des troupes russes conduites par Alexandre Nevski, âgé de 20 ans à peine. En 1240, les chevaliers teutoniques s’emparent de Koporie et de Pskov et se lancent sur le territoire de Novgorod. Alexandre reprend Koporie puis libère Pskov. Il attaque les territoires des chevaliers mais des troupes venues de Riga écrasent l’avant-garde russe qui bat en retraite sur le lac Peïpous. Les deux camps se préparent à un combat décisif sur le lac gelé. Les chevaliers teutoniques, lourdement armés, semblent avoir la victoire à portée de main et poursuivent Alexandre sur la glace qui cède sous leur poids. Ils subissent une défaite écrasante et doivent renoncer à leurs conquêtes.
Moscou, seconde moitié du XVIe siècle ; papier, 1005 folios ; H. : 40 cm ; l. : 30,3 cm ; prov. : conservé dans les magasins des livres du tsar Saint-Pétersbourg, Bibliothèque nationale de Russie, département des manuscrits, F. IV.233
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Pokrov d’Alexandre Nevski - atelier des Stroganov, 1670-1680

Le terme pokrov (« voile ») désigne les images de saints brodées ou peintes sur toile, destinées à envelopper leurs restes à l’intérieur de leurs tombeaux ou parfois recouvrant leur sépulture. Ces images offrent une représentation idéalisée du saint, en pied et de face, comme ici celle d’Alexandre Nevski (1220-1263) qui prit sur son lit de mort l’habit monastique sous le nom d’Alexis. Les techniques de broderie sont caractéristiques des ateliers travaillant à Solvytchegodsk pour les Stroganov dans les années 1670-1680 avec une grande complexité des motifs géométriques utilisés et l’élégante stylisation des formes et des drapés, dépourvus du luxe et du chatoiement des perles, qui donnent au personnage d’Alexandre Nevski une présence sévère et transforment son image en une véritable icône.
Solvytchegodsk ; satin, toile, fils de soie, d’or et d’argent ; H. : 1,92 m ; l. : 60,5 cm prov. : se trouvait très probablement dans la cathédrale du monastère de la Nativité de la Vierge à Vladimir, où Alexandre avait été enseveli, avant 1724, date à laquelle ses restes furent translatés sur ordre de Pierre le Grand au monastère Saint-Alexandre-Nevski de Saint-Pétersbourg Serguiev-Possad, Musée d'Etat d'art et d'histoire, inv. 5552
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Vierge de la Tolga

Cette icône appartient au type de la Vierge « de tendresse » (en russe laskaiouchaya ou, en grec, glykophilousa) apparu dans l’art byzantin où il s’est largement répandu au XIe et XIIe siècle. La Vierge de Vladimir en est une des plus célèbres illustrations. Marie, assise sur un trône à haut dossier au-dessus duquel apparaissent deux anges en adoration, tient debout sur ses genoux l’Enfant qui l’embrasse. Par son style pictural et sa palette, la Vierge de la Tolga est apparentée à des icônes du XIIIe et du début du XIVe siècle, réalisées à Rostov, où devait exister, dans la seconde moitié du XIIIe siècle, un atelier attaché au siège épiscopal. Quant à la parenté avec les oeuvres italiennes, elle s'exprime sans doute par l'usage de modèles communs largement partagés au XIIIe siècle.
Iaroslav ou Rostov ( ?), fin du XIIIe siècle ; tempera sur bois de tilleul ; H. : 1,40 m ; l. : 92 cm ; prov. : église de l’Exaltation-de-la-Croix du monastère de Tolga, près de Iaroslav Moscou, Galerie Tretiakov, inv. 12875