Le nu féminin praxitèlisant



L'Aphrodite de Cnide est le type statuaire attribué à Praxitèle le mieux connu. Si l'on considère que tous les nus féminins en découlent plus ou moins, il faut reconnaître que le modèle original s'estompe peu à peu.
Dans L'Aphrodite dite Pourtalès du British Museum (Inv. 1084), figure entièrement nue, reprend la pose polyclètéenne du Diadumène : épaules et hanches s'inclinent en direction opposée. Les proportions sont à la fois harmonieuses et équilibrées. Le bandeau qui maintient les cheveux sur le crâne rappelle les types attribués à Praxitèle même si la coiffure n'est pas celle de la Vénus d'Arles ou de la Cnide.La Vénus dite de l'Esquilin représente une femme nue portant des sandales (les lanières apparaissent en faible relief) en appui sur sa jambe droite tandis que le pied gauche se soulève légèrement en arrière, le buste incliné vers la droite ; elle semble occupée à ajuster ou défaire sa coiffure : une Aphrodite sortant de l'eau ? ou une femme se préparant à faire ses ablutions ? Le long de sa jambe droite, sur une boite décorée de roses est placé un vase égyptisant orné d'un cobra sur lequel la jeune femme a déposé une draperie.
La Diane de Gabies du Musée du Louvre pourrait être une création plus tardive d'époque hellénistique ou romaine " à la manière " de Praxitèle ; cependant, ce type statuaire où l'on pressent l'émergence d'une volonté de représenter une forme tridimensionnelle et l'aspect très réaliste et incisif du traitement des vêtements suggérant un original en bronze, inciterait à placer cette oeuvre autour de 300 avant J.-C., de la main de l'un des fils de Praxitèle.
Un temps considérée comme un original de la main même de Praxitèle, datée de la fin de sa carrière vers 330 avant J.-C., la Tête Leconfield est celle qui a le plus d'affinités avec l'esthétique des débuts de l'époque hellénistique. Il se pourrait en fait que ce soit une oeuvre créée après la mort de Praxitèle, par un suiveur immédiat, un de ses fils peut-être ?