Le Satyre de Mazara del Vallo, Bronze, Museo Sant'Egidio, Mazara del Vallo



A la lumière des démarches successives esquissées dans les chapitres précédents, cette oeuvre en bronze découverte il y a moins de dix ans entre la Sicile et la Tunisie servira de dossier d'étude.
On y reconnaît aisément la figure d'un jeune Satyre de grande taille aux oreilles en pointe, le trou dans le bas du dos indiquant la place d'une queue. Le personnage semble danser dans la position adoptée par Pan et les satyres sur les céramiques attiques des Ve et IVe siècles avant J.-C. Les attributs manquants pourraient être un thyrse (long bâton où s'enroulent des feuilles de lierre ou de vigne, surmonté d'une pomme de pin) dans la main droite et un canthare dans la main gauche, une pardalide (peau de panthère) emportée par le mouvement de la danse pendant sur le bras gauche ; cependant, les marques sur l'épaule droite, avec des restes de soudure, et les traces de réparations indiquant que dès l'Antiquité il y eut des modifications, permettraient d'imaginer que cette pardalide se trouvait donc sur le bras droit en contact avec l'épaule et avec le pied gauche. La question des attributs reste ouverte.
La plupart des spécialistes croient reconnaître une création romaine de la fin de l'époque hellénistique ou des débuts de l'Empire ; d'autres y voient un original grec notamment le Satyre Periboetos de Praxitèle.
Une attribution à Praxitèle semble difficile ; en revanche une datation du type statuaire d'origine de la fin du IVe siècle est plausible. Qu'en est-il de la technique de création de l'oeuvre elle-même ? La composition chimique du bronze avec une teneur en plomb élevée inviterait à la dater de l'époque romaine. Elle pourrait reproduire une création plus ancienne des débuts de l'époque hellénistique.