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Interview de M. Fabrice Gueneau,
président-fondateur
de l’agence Dream On
Qu’est-ce qui vous
a motivé à répondre
à l’appel d’offres du
Louvre pour la refonte
de sa charte graphique ?
Si déambuler dans
les salles du Louvre est
un plaisir, travailler pour
le Louvre est une chance.
Cette institution consacre
l’art ; des œuvres majeures
s’y côtoient. Avoir à les
montrer, à imaginer quels
éléments de langage
seraient les plus à propos
pour les accompagner
est un sujet éminemment
intéressant. Concevoir
une charte graphique
pour le Louvre, c’est
imaginer les contours
d’un champ d’expression,
véhiculer des messages,
assumer le statut de plus
grand musée du monde.
C’est donc aussi définir
une posture, comprendre
quel vocabulaire
(graphique) sied
à un musée qui s’adresse
à tous. Il faut évidemment
que les centaines de
supports de toute nature
(affiches, publications,
invitations, site internet,
applications mobiles)
soient cohérents
et s’alignent sur cette
charte graphique.
Enfin, si le Louvre
est une institution,
c’est aussi devenu
une image de marque
à la valeur immatérielle
inestimable. C’est une
très lourde responsabilité,
mais un défi passionnant.
Quels ont été
les principaux défis
à relever ?
Le défi principal, c’est
de mettre le curseur
au bon endroit : le Louvre
est à la fois une grande
institution scientifique
et un musée ouvert à tous.
Nous avons donc choisi
une image élégante,
sans être intimidante.
De même, nous avons
décidé de déployer
des codes graphiques
simples, presque convenus,
pour inviter les gens
à franchir ses portes
et à découvrir ses
collections. Par ailleurs,
le Louvre associe un palais
multiséculaire à une
architecture, celle
de la Pyramide
notamment,
contemporaine et
audacieuse. D’où l’idée,
dans nos visuels,
de confronter des œuvres
classiques à des éléments
(couleurs vives ou cadrages
inattendus) empreints
de modernité.
Ces considérations
s’imposent à nous.
Elles nous aident
à définir les codes visuels
d’une institution vivante
et généreuse.