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Conclusion
Ce document est le premier Projet Scientifique et
Culturel global réalisé par le musée du Louvre. En
tant que tel, il n’a pas vocation à être exhaustif et
encore moins figé, au regard des ambitions et des
nombreux projets d’unmusée comme le Louvre au
début du 21
e
siècle. Il a fait l’objet de plusieurs mois
de concertation avec les équipes du Louvre et du
ministère de la Culture et de la Communication,
et doit donc être considéré comme évolutif.
Une évaluation annuelle collective en interne, à
l’occasion du séminaire de direction, pourra ainsi
être conduite et permettre un suivi de la politique
de l’établissement, accompagnée le cas échéant
d’actualisations ponctuelles.
En se fondant sur ce PSC, qui servira désormais
de « feuille de route » à la politique du musée,
il s’agira de poursuivre les échanges internes et
externes sur certaines thématiques qu’il n’était pas
possible ici de détailler. Parmi celles-ci, on peut
citer notamment :
•
L’identité propre duLouvre, souvent exprimée ici
en creux car c’est ainsi que les textes la définissent,
est un sujet en soi, qui doit faire l’objet de réflexions
collectives. Le premier axe sera la définition du
musée par ses collections, exceptionnelles, par
sa programmation, plus cohérente, et par ses
travaux scientifiques. Le second axe portera sur
les « valeurs » d’un musée comme le Louvre : la
transmission, l’exigence, la rigueur, la passion du
service public. Il s’accompagnera d’une réflexion
sur la place du Louvre dans son environnement
urbain, économique et sociétal : quelle part peut-il
apporter à l’attractivité de Paris ? Comment
peut-il participer au rayonnement culturel et
diplomatique de la France ? Quel rôle social peut
jouer le Louvre ? Il appartient au Louvre, à la
fois par une activité de recherche renforcée sur ce
thème et par sa propre politique, d’apporter des
réponses à ces questions.
•
Les nouveaux enjeux scientifiques et culturels
auxquels les musées sont confrontés feront l’objet
de débats plus approfondis qui amèneront peut-
être à une inflexion de ce PSC, à commencer
par la place du numérique, à la fois essentielle et
parfois galvaudée. Plusieurs chantiers ouverts au
Louvre (refonte du site Internet, finalisation de
l’informatisation des collections, études sur les
usages du numérique…) permettront de poser
les bases d’une nouvelle stratégie numérique
centrée sur les collections du musée et leur mise à
disposition du public le plus large.
•
Enfin, dans le cadre des réflexions menées par
le Service des musées de France sur les périmètres
et rôles de grands départements patrimoniaux, la
réflexion sur le(s) périmètre(s) du Louvre au sein
des musées nationaux, sur les projets scientifiques à
mener avec ces partenaires naturels, sur les projets
avec les musées de France, sera à approfondir.
La fin du premier récolement et le travail de
post-récolement qui s’ensuivra, de même que
la définition de projets de recherche prioritaires
permettront d’aller dans ce sens.
Ce Projet Scientifique et Culturel ne peut
prétendre à définir de manière définitive et
permanente ce qu’est et doit être le musée du
Louvre, ni répondre, en si peu de temps, pour un
musée dont l’identité et l’histoire même dépassent
l’Établissement public, à toutes les questions qu’il
pose. Son but est de bien identifier les enjeux,
répondre à la plupart des défis que l’établissement
se doit de relever, définir une ou des stratégies et
tracer des perspectives pour l’avenir.
Il faut toutefois souligner que certains sujets y sont
pour la première fois abordés et définis, et qu’à ce
titre ce PSC constitue une avancée importante à
la fois pour le Louvre et pour le ministère de la
Culture et de la Communication : l’histoire du
Louvre du point de vue institutionnel, les forces
et les spécificités du Louvre, la question complexe
de son domaine, la diversité de ses publics et
des enjeux qu’ils représentent, l’ampleur de ses
collections et de la programmation qui les met en
valeur, son rayonnement scientifique et culturel et
son insertion dans des réseaux aussi riches et divers
que les sujets traités, la responsabilité du Louvre
en tant que plus grand musée de France et presque
du monde dans la politique muséale… Toutes ces
problématiques, qui constituent en soi des sujets à
part entière, sont pour la première fois synthétisées
et mises en relation les unes avec les autres.
C’est en effet à la frontière entre le lieu, les
collections, les publics et les personnels du Louvre
que se situent l’identité du Louvre, sa richesse et
son caractère unique.
Comme ce PSC le démontre, le musée du Louvre
demeure un lieu ouvert, passionnément vivant,
en constante évolution, capable de redéfinir ses
projets et ses méthodes pour se hisser à la hauteur
des exigences, légitimes, liées aux missions de
service public qui lui sont confiées par l’État.