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Le Louvre au service de la nation
La nature des liens du Louvre avec les autres musées
est très diverse. Elle peut notamment relever de liens
scientifiques basés sur des complémentarités historiques,
conséquence du découpage historique mis en place par
l’organisation des musées nationaux depuis 1945.
La liste des musées nationaux est en effet fixée par décret
et on recense 38 musées nationaux relevant directement
du ministère de la Culture et de la Communication. Si
le découpage chronologique entre eux apparaît simple
en apparence, la définition des musées nationaux est en
réalité complexe.
Les recoupements existent avec le musée d’Orsay malgré
un découpage précis, notamment pour les collections du
milieu du 19
e
siècle : la coupure en 1848 étant une coupure
politique et non d’histoire de l’art, certains artistes, peintres
notamment, sont partagés entre les deux musées, dont les
politiques et les programmations peuvent donc parfois se
recouper. La ligne de partage est en effet définie à l’année
1820 : tout artiste né avant 1820 (et donc actif autour de
1848) est au Louvre, après, il est à Orsay ; toutefois, pour
des raisons scientifiques évidentes qui n’obéissent pas
à de tels découpages, les exceptions sont nombreuses et
ajoutent à la forte imbrication entre les deux musées.
Le cas du musée de Cluny et du musée d’Écouen est
également significatif. Le recoupement historique
étant complet, l’enjeu est donc la définition précise
des positionnements respectifs. Cet enjeu concerne
de nombreux départements du Louvre (Objets d’art,
Sculptures, Peintures, Arts de l’Islam et Arts graphiques).
Le musée d’Archéologie nationale de Saint-Germain-en-
Laye est également l’un des musées « complémentaires »
du Louvre, et l’histoire des deux collections est
étroitement liée, tant par des dépôts croisés que par
une histoire commune de l’archéologie. Les deux
musées partagent quatre domaines : la préhistoire des
civilisations présentes au Louvre, la Gaule romaine, le
haut Moyen Âge occidental et l’archéologie comparée
forment un socle commun aux deux collections.
D’autres musées, comme le musée des Monuments
français, le musée de Port-Royal-des-Champs ou encore
le musée des Plans et Reliefs situé aux Invalides couvrent
pour partie des périodes identiques pour les matériaux,
techniques ou styles également présents au Louvre.
Parmi lesmusées nationaux dont les périmètres recoupent
celui du Louvre et inversement, les musées-châteaux
présentent des enjeux spécifiques, qui concernent tous
les départements modernes du Louvre et, pour partie,
les départements antiques (question des moulages et
copies d’Antiques). Une meilleure collaboration avec les
musées-châteaux facilitera les projets, notamment sur
l’histoire des collections royales puis impériales, dont la
conservation concerne plusieurs musées nationaux et qui
constituent un enjeu patrimonial important.
En particulier, le Louvre et Versailles partagent une
histoire, et une histoire des collections royales communes,
en plus de partager des enjeux patrimoniaux similaires
(notamment la gestion d’un domaine) : les travaux à
mener en commun sont nombreux et doivent constituer
une priorité partagée.
Le château de Fontainebleau, celui de Compiègne (en
particulier concernant le musée national du Second
Empire qu’il abrite), de Pau, les musées napoléoniens
recoupent également, à divers niveaux, par leur histoire
et leurs collections, l’histoire du Louvre : aucun d’entre
eux ne doit être négligé dans la définition de périmètres
et de projets communs.
Le cas particulier des musées
et maisons d’artistes
Parmi ces complémentarités guidées par l’histoire ou
les collections, les musées ou maisons monographiques
méritent d’être traités comme un cas à part pour deux
raisons ; d’une part pour leurs liens, qui devraient
être naturels, avec le musée Delacroix, en raison de
problématiques communes (programmation, lieu,
mémoire de l’artiste…), traitées en détails dans le Projet
Scientifique et Culturel du musée Delacroix ; d’autre
part, car les collections du Louvre en elles-mêmes, en
particulier celles du département des Peintures, soit
recoupent pour partie les artistes de ces musées, soit les
ont inspirés, représentant donc une part importante dans
leur création (visites du Louvre comme inspirations) :
•
le musée Rodin (inspirations antiques notamment et
collections de sculptures dans leur ensemble) ;
•
le musée Gustave-Moreau ;
•
le musée Henner ;
•
le musée Hébert ;
•
le musée Picasso : regards de Picasso sur les maîtres,
collections du Louvre (cf. expositions de la collection issue
de la donation à Flore, et exposition de préouverture de
la dation avec présentation d’œuvres de Picasso dans le
Louvre).
Complémentarités géographiques
Outre ces complémentarités chronologiques, l’insertion
du Louvre dans le réseau des musées nationaux est
État des lieux : nature des liens du Louvre
avec les musées nationaux et autres institutions nationales