Par son histoire et sa nature même, le musée
du Louvre s’inscrit dans le réseau des musées
nationaux.
L’ampleur
chronologique
et
géographique de ses collections fait de ses
interactions avec ces musées une problématique
particulièrement complexe, qui est le reflet même
de l’histoire des musées en France.
C’est aussi une manière de définir le Louvre. Ce
n’est pas un musée national comme les autres,
car il n’est ni complètement universel, ni aussi
spécifique que beaucoup d’entre eux ; ce n’est pas
unmusée-château
stricto sensu
même s’il en est aussi
un, ce n’est pas non plus un musée de beaux-arts
ou d’archéologie ni d’arts décoratifs mais les trois.
Or, c’est à travers les interactions entre le Louvre
et les autres musées nationaux, que ce soit dans les
politiques relatives aux collections (acquisitions,
dépôts, prêts…) ou dans les programmations, que
se dessine l’identité du Louvre.
Une meilleure définition, parfois une clarification,
de la place du Louvre dans le réseau des musées
nationaux et des institutions nationales (CMN,
Bibliothèque nationale de France, RMN-GP,
instituts de formation…) est un enjeu majeur. Il
s’agit avant tout de redéfinir le lien du Louvre
avec les autres musées nationaux, avec qui il
est historiquement lié : soit parce qu’il est
à l’origine, en tant que musée universel,
notamment au 19
e
siècle, de plusieurs autres
musées nationaux, et que le musée s’est longtemps
confondu avec la Direction des musées nationaux ;
soit parce qu’il partage, aujourd’hui encore, des
collections avec ces musées ; soit encore parce qu’il
abrite certaines de leurs collections dans le Palais ;
soit enfin parce que leurs domaines scientifiques
se recoupent.
Les complémentarités du Louvre avec les autres
musées nationaux répondent donc à plusieurs
logiques qu’il s’agit ici d’expliquer afin de mettre
en lumière les principales problématiques que
créent ces recouvrements et recoupements, et de
proposer des solutions de long terme. Il s’agit
pour le Louvre de se définir en partenaire et
non en concurrent, et, de manière plus générale,
d’établir un dialogue plus nourri entre les musées
nationaux, sous la responsabilité du ministère de
la Culture et de la Communication. Le bilan du
premier récolement décennal qui s’achève en 2015
fournira justement une occasion au ministère de
redéfinir précisément, sur la base de la meilleure
connaissance des collections appartenant à l’État
issue de ce grand travail, les périmètres des musées
nationaux.
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Le rôle du Louvre dans le réseau
des musées nationaux et institutions nationales
Jardin des Tuileries - Grand Carré,
au pied de la terrasse du Bord-de-l’Eau