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leur répartition, en adéquation avec les nouveaux

dispositifs de médiation définis pour l’établissement.

Ce plan, qui s’appuiera sur l’expressiondes besoins des

départements et fera l’objet de discussions annuelles

en séminaire muséographique, doit en effet répondre

à plusieurs préoccupations actuelles:

rénover les salles les plus anciennes du musée,

en particulier celles qui n’ont jamais fait l’objet de

rénovations dans les différentes étapes du projet

du Grand Louvre comme les salles étrusques et

romaines;

repenser les parcours de certains départements, soit

pour les mettre plus en accord avec les avancées des

connaissances en histoire de l’art et en archéologie,

soit pour présenter d’autres pans des collections

aujourd’hui mieux représentés, mieux étudiés qu’au

moment des salles du Grand Louvre, ou simplement

redécouverts;

favoriser, quand cela sera possible et pertinent, les

transversalités entre collections, notamment pour

rendre les collections plus lisibles, que ce soit par

époques, zones géographiques ou par techniques.

Ce plan décennal, qui devra prendre en compte la

réflexion menée sur le PLUL, et donc respecter un

bon équilibre entre espaces pour les collections et

espaces pour les publics, doit faire l’objet d’un travail

de plusieurs années au sein du Louvre, qui associera

l’ensemble des services autour des conservations.

Il s’agit d’une grande ambition, au service de la

rencontre entre les publics et les collections, qui

marquera une nouvelle étape dans l’histoire de la

muséographie du Louvre, après la création des salles

du Grand Louvre.

C

omment rendre les parcours plus lisibles

?

LesparcoursdevisiteduLouvresontparticulièrement

nombreux et complexes à appréhender pour les

visiteurs. Ils constituent dans bien des cas un frein à

une compréhension réelle des collections, notamment

à l’acquisition de repères chronologiques, artistiques

et géographiques.

Faciliter la découverte des salles du Louvre passe

donc par deux enjeux pour les années à venir, qui

seront intégrés dans les refontes des salles à venir:

d’une part, repenser l’intégralité des parcours de

visites, d’autre part réfléchir aux possibilités de créer

plus de transversalités entre les départements.

Les difficultés à comprendre les parcours de visites,

et à suivre des cheminements cohérents, viennent de

différents facteurs:

la complexité même du Palais est le premier d’entre

eux: il est parfois très difficile de concilier architecture

et présentation des collections, et dans bien des cas, y

compris les plus récents comme le département des

Arts de l’Islam, les contraintes du lieu (niveaux, taille

des salles…) imposent des constructions de parcours

complexes;

l’histoire du lieu, avec des installations de collections,

y compris dans le projet du Grand Louvre, parfois

incohérentes les unes par rapport aux autres, ne

contribue pas à la lisibilité de la succession des salles:

certains enchaînements (par exemple ceux entre les

sculptures et les objets d’art enRichelieu), ou certaines

séparations (morcellement des peintures françaises,

des sculptures entre France et reste de l’Europe dans

deux ailes différentes, morcellement de périodes

comme le Moyen Âge et la Renaissance) sont très

difficiles à suivre et ne favorisent pas une transmission

d’histoire et d’histoire de l’art;

ces deux éléments expliquent en partie la difficulté

à expliciter les seuils entre les différents espaces

du musée, à la fois entre les départements, mais

aussi au sein d’un même département entre ses

différentes séquences. Il s’agit là d’une problématique

particulièrement importante qui devra être traitée en

priorité;

la présentation par école dans les départements

modernes, la séparation par matériaux de manière

généraleempêchentsouventd’avoirunevisionglobale

des aires de civilisations représentées au Louvre : le

MoyenÂge, le monde byzantin, le monde antique du

1

er

millénaire, les 17

e

et 18

e

siècles par exemple, sont

dispersés à travers le musée, et il est complexe d’en

donner aux visiteurs une vision globale.

Ilnes’agitpasdereniertoutel’histoiredel’installation

des collections dans le palais du Louvre, ni de

rompre avec la logique des départements: recréer

entièrement un Louvre permettant cette lecture

transversale serait non seulement utopique, mais

contestable. L’objectif est de trouver des solutions,

de diverses natures, pour rendre toute cette diversité

civilisationnelle et artistique plus visible, et de rendre

mieux justice aux collections du musée.

La refonte des parcours de visite

Le Grand Louvre, à travers la création d’une entrée

unique, d’une centralité, a créé l’illusionque leLouvre

pouvait être découvert en une visite unique, sans pour

autant que les parcours de visite, qui suivent un parti

pris chronologiquedans les collections, soient repensés

à partir de la pyramide. Cela génère donc aujourd’hui

une grande complexité de compréhension pour

les visiteurs. Afin de redonner plus de lisibilité aux

parcours de visite du Louvre, l’enjeu est désormais

d’achever la création de la pyramide en repensant

l’ensemble des parcours de visite à partir de sa

centralité; la création du centre d’interprétation du

pavillon Sully, également central, permettra cette

centralisation des parcours de visite vers les salles du