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La notion d’instruction aux arts, ancêtre de celle

d’éducation artistique et culturelle, est au moins

aussi ancienne que celle de musée. Le 26 mai

1791, l’Assemblée législative décrète : «Le Louvre

et les Tuileries réunis seront le palais national

destiné à l’habitation du roi et à la réunion de

tous les monuments des sciences et des arts et

aux principaux établissements de l’instruction

publique. » Dès sa création en 1793, le Muséum

central des arts met les collections royales à la

disposition des artistes et du public.

En 1801, Jean-Antoine Chaptal, chargé par

le Premier consul de réorganiser l’instruction

publique, suscite la création de «Petits Louvre »

en province pour instruire et favoriser l’accès du

plus grand nombre aux collections nationales.

Cette tradition se trouve aujourd’hui résumée

à l’article L410 du code du patrimoine :

«Est

considérée comme musée […] toute collection

permanente composée de biens dont la conservation et

la présentation revêtent un intérêt public et organisée

en vue de la connaissance, de l’éducation et du plaisir

du public. »

Même si sa définition connaît des acceptions

différentes, le rapport de la mission «Projet

national d’éducation artistique et culturelle : pour

un accès de tous les jeunes à l’art et à la culture »

confiée au musée du Louvre en juillet 2013

souligne que la « transmission du savoir constitue

une mission structurante de l’éducation artistique

et culturelle ». Il ajoute que son objectif « consiste

à transmettre et à donner le goût aux savoirs

(sciences, histoire, histoire de l’art) mais aussi aux

savoir-faire liés aux métiers, ainsi qu’à une culture

générale. Elle est associée le plus souvent aux

actions en direction des scolaires ».

Au-delà du projet Petite Galerie, le Louvre entend

conforter le rôle qu’il joue depuis des années

en matière d’éducation artistique et culturelle.

En cela, le Louvre continuera à encourager la

fréquentation des musées, la rencontre avec les

œuvres d’art, à enrichir et diversifier les pratiques

pédagogiques face aux œuvres et à promouvoir

une éducation de l’art par l’art pendant tous les

temps de l’enfance et tout au long de la vie.

Cet effort va se déployer autour de trois axes :

le développement de formations. Il s’agit ici

pour l’essentiel pour le Louvre de jouer un

rôle de relais en formant les formateurs. Dans

le contexte d’hyperfréquentation, le musée ne

peut en effet répondre à toutes les demandes

d’accompagnement des groupes. Le musée du

Louvre dispose déjà pour cela d’un catalogue

de 38 formations portant sur des thèmes variés

(histoire de l’art, développement des compétences

en langues étrangères) et s’adressant à des publics

très divers (enseignants, éducateurs, travailleurs

sociaux, médiateurs, etc.) qui sont autant de

« passeurs d’art » ;

la production de ressources pédagogiques, que

ce soit par le biais de son site Internet (rubrique

« Art et Éducation » de

louvre.fr

) ou par des

collaborations avec des magazines ou revues

pédagogiques ;

le renforcement dans une logique de

« coconstruction» des partenariats institutionnels

et des actions «hors les murs » : la consolidation

de ses liens avec les ministères (le Louvre est

devenu l’un des partenaires du portail Éduthèque

sur lequel on peut télécharger des ressources

pédagogiques du site Internet

louvre.fr

), le

développement d’une logique partenariale avec

des établissements scolaires, des administrations

ou des collectivités locales. Il peut s’agir de

partenariats avec des établissements scolaires,

en particulier dans les zones d’éducation

prioritaire (expositions itinérantes de moulages

et de reproductions, programme «Viens lire

au Louvre » ; programme «Les Jeunes ont la

parole »). En 2014, environ 60 établissements et

réseaux d’établissements scolaires et préscolaires

de zones d’éducation prioritaire sont liés avec le

Louvre par une convention. Le Louvre étant aussi

un musée parisien, on évoquera sa participation,

depuis l’été 2014, à l’opération «Paris Plages »,

en collaboration avec les services de la mairie de

Paris, qui a vocation à se poursuivre et s’enrichir.

Riches et diversifiées, ces actions se heurtent

nécessairement à un certain nombre de limites :

la dispersion des efforts, un manque de visibilité

et de cohérence, l’impossibilité de répondre

aux attentes croissantes du monde éducatif, la

nécessaire tension entre la demande et les capacités

d’accueil, entre les programmes sur mesure et la

généralisation. Et si le Louvre n’est pas un lieu

d’enseignement en tant que tel, l’objectif est de

contribuer à cette mission éducative en lien avec

les ministères de la Culture et de l’Éducation et

en complémentarité avec les différents acteurs

concernés.

Conforter le Louvre comme acteur incontournable

de l’éducation artistique et culturelle

favoriser la rencontre entre les publics et les collections