Partir à la recherche de Praxitèle, c'est identifier les types statuaires les plus sûrs attestés par les textes, les monnaies et les copies.

Le Satyre au repos



Nous nous plaçons là dans une démarche attributive. Selon les sources écrites, Praxitèle aurait exécuté trois satyres : l'un en bronze qui pourrait être le Satyre au repos, l'un en marbre appelé Satyre de Mégare pour lequel nous n'avons pas de description et un troisième que Praxitèle considérait comme l'un de ses chefs d'oeuvre. Parmi les répliques parvenues jusqu'à nous, il existe deux types statuaires distincts : le Satyre au repos et le Satyre verseur ; plusieurs centaines de répliques diffusées dans tout le bassin méditerranéen témoignent de la large diffusion d'une statue d'un satyre, jeune, imberbe et nu aux oreilles pointues et à la peau de panthère nouée en écharpe sur l'épaule droite, appuyé de son coude droit à un arbre. Le visage légèrement incliné esquisse un sourire que le gonflement des joues rend narquois. Le pivotement du buste et de la tête et la position des pieds font plus songer à une prise d'appui avant un saut qu'un repos. Il existe nombre de variations d'attributs : flûte, grappe de raisin, couronne de pin, petites cornes, …
Le sujet et le style sont bien ceux d'un sculpteur du milieu du IVe siècle avant J.-C. et rien ne s'oppose à ce que Praxitèle soit l'inventeur du prototype du Satyre au repos mais rien ne le prouve non plus ; cependant, la comparaison avec la composition et la pondération de l'Apollon Sauroctone permet d'avaliser cette hypothèse ; on pourrait le dater des environs de 340-330 avant J.-C.