

Rapport d’activité - 2016
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À l’ombre des frondaisons d’Arcueil
Dessiner un jardin au 18
e
siècle
Musée du Louvre, salles Mollien, du 24 mars
au 20 juin 2016.
Commissariat :
Xavier Salmon, directeur du département
des Arts graphiques, de la collectionEdmond
de Rothschild et de la chalcographie.
Nombre de prêteurs :
25 dont le musée du Louvre.
Nombre d’œuvres :
57 dont 5 du musée du Louvre.
Le domaine des jardins d’Arcueil a connu
son âge d’or au début du 18
e
siècle. Proche de
l’aqueduc construit pour Marie de Médicis
entre 1614 et 1624, le château appartenant
à la famille de Guise était entouré par un
vaste jardin comportant parterres, surfaces
boisées, galeries couvertes et escaliers. La
Bièvre, canalisée et bordée des deux côtés
par des parterres et des potagers, traversait
le bas de la propriété près d’un moulin.
Après la mort du prince de Guise en 1739,
le domaine a changé de propriétaire avant
d’être morcelé par ses héritiers.
En 1752, lors de sa vente, le château et le
parc ont été détruits dans des circonstances
obscures. On a rasé la maison principale et
l’orangerie, comblé les bassins, coupé des
arbres. Entre les 19
e
et 20
e
siècles, aux alen-
tours de l’aqueduc, a surgi la ville d’Arcueil
et de ce grand ensemble, aux jardins somp-
tueux et aux nombreuses dépendances, il ne
reste aujourd’hui que des fragments.
À partir de 1744, ces merveilleux jardins
sont devenus l’une des excursions préférées
de certains des artistes les plus renommés
de leur temps. Près de Paris, ils offraient
le spectacle d’une nature pittoresque, où
l’œil pouvait s’exercer à l’art de la perspec-
tive, de l’ombre et de la lumière. Quatre
artistes, Jean-Baptiste Oudry, François
Boucher, Jacques-André Portail et Charles
Joseph Natoire, ont, grâce à leurs dessins,
permis de conserver la mémoire historique
de ces lieux, même s’ils ont pris parfois
des libertés.
L’exposition a cherché à réunir pour la pre-
mière fois la quasi-totalité de ces dessins, soit
une cinquantaine de feuilles. Aujourd’hui
dispersés dans le monde, ces dessins aident
à comprendre la configuration des lieux et
l’agencement des terrasses. Ils ont ainsi per-
mis de révéler au public l’aspect du château
neuf, des parterres, des bosquets, des esca-
liers, des fontaines.
Affiche
de l’exposition
«À l’ombre
des frondaisons
d’Arcueil.
Dessiner un jardin
au 18
e
siècle »