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Enrichir, conserver, montrer

Interview de M. Yves Ubelmann,

président et

co-fondateur d’Iconem

Quel rôle la société Iconem

a-t-elle joué dans la

réalisation de l’exposition

«Sites éternels.

De Bâmiyân à Palmyre,

voyage au cœur des sites

du patrimoine universel » ?

Depuis sa création, en mai

2013, Iconem réalise des

numérisations 3D de sites

archéologiques en Syrie et

en Irak, dans le but de

conserver la mémoire

du patrimoine menacé,

en collaboration avec

les archéologues syriens

et irakiens. Nous avons

constitué en quelques

années une collection

numérique très importante

sur les sites au Proche-

Orient. Dans le cadre de

l’exposition «Sites éternels »,

nous avons proposé

d’exploiter ces archives

numériques inédites pour

réaliser les vidéos

immersives qui ont été

projetées lors de l’exposition.

À partir des modèles 3D

de quatre sites, Khorsabad,

Palmyre, la mosquée des

Omeyyades et le Krak des

Chevaliers, que nous avions

pu numériser par le passé,

nous avons réalisé des vidéos

«englobantes » pouvant être

projetées sur les quatre murs

de la salle d’exposition.

Quelles perspectives vos

technologies ouvrent-elles

dans le domaine de la

préservation du patrimoine

en danger ?

Iconem a mis au point

plusieurs technologies

permettant de créer des

copies 3D de sites ou

monuments historiques.

En associant deux outils,

les drones pour la prise

de vue et de puissants

algorithmes de

retraitement d’images,

nous sommes en mesure

de construire des modèles

virtuels photo-réalistes

et à très haute définition

de sites. Ces possibilités

ouvrent de nouvelles

perspectives pour la

documentation du

patrimoine et sa

conservation préventive.

L’utilisation des drones

permet également de

réaliser des relevés sur des

zones très vastes et ainsi

de mener à bien des

évaluations archéologiques

à l’échelle de régions, voire

de pays. Dans les zones

en conflit, souvent

inaccessibles par voie

terrestre (sols non déminés,

territoire de l’État

islamique), les prises

de vue aériennes

constituent une réponse

adaptée et permettent

de suivre très précisément

les destructions des sites

et les pillages. Enfin, la

création d’archives 3D sur

le patrimoine de ces zones

en guerre redonne à la

communauté scientifique

et au grand public un accès

aux sites culturels en

danger. La diffusion

de ces documents est

cruciale pour alerter

l’opinion publique et les

responsables politiques

sur la problématique de la

disparition du patrimoine

de l’humanité.

Affiche de l’exposition

«Sites éternels. De Bâmyân

à Palmyre, voyage au cœur

des sites du patrimoine

universel »