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Plan de la recherche
2016-2020
par la Communauté européenne, et dont les
acteurs restent nos interlocuteurs privilégiés
avec le CRCC en France et certains collègues
américains de Boston et de Washington.
L’encre métallo-gallique est formée de tanins,
provenant généralement des noix de galle, de
gomme arabique (comme dispersant) et de
vitriol (soit un sulfate de fer mais aussi très
souvent de cuivre). Ces trois éléments contri-
buent à la formation du complexe colorant.
L’addition du vitriol provoque l’apparition d’un
complexe très fluide et soluble qui va s’insinuer
entre les fibres du papier et qui, sous l’influence
de l’oxygène de l’air, au moment de l’écriture,
deviendra insoluble et d’un beau noir velouté.
Mais c’est aussi ce composant, avec ses ions
métalliques de transition, qui concourt à l’ins-
tabilité de l’encre qui devient avec le temps de
plus en plus corrosive. L’altération provoque
un changement de couleur, l’apparition de
cristaux et la microfissuration de l’encre. Elle
conduit aussi au cours du temps à la corrosion
et à la destruction du support à la fois par
acidification et par oxydation, phénomène
qui s’auto-entretient et est évolutif. Suivant
la recette de l’encre (proportion de vitriol,
quantité de cuivre, etc.), les caractéristiques
du support et les conditions de conservation
de l’œuvre tout au long de son histoire, cette
dégradation est plus ou moins rapide. Aucune
solution complètement satisfaisante n’a encore
été trouvée. Nous devons poursuivre les études
pour la stopper ou même la ralentir.
Le troisième sujet de recherche appliquée est
lié à l’utilisation de l’hydrogel rigide dans le
processus de restauration
. La production de
ce polymère naturel a été mise au point dans
les années 1970-1980 en Amérique du Nord.
Utilisé dans un premier temps en bioméde-
cine, en pharmacologie, puis en cosmétologie
et dans l’industrie alimentaire, il a rapidement
semblé offrir des propriétés qui pouvaient
être intéressantes pour la restauration. Les
premières études afin d’adapter l’hydrogel
rigide à ce domaine ont été conduites par les
universités de chimie de Parme et de Rome
en collaboration avec l’Institut de pathologie
du livre. Afin de pouvoir traiter le papier,
l’hydrogel se présente sous la forme d’une véri-
table plaque rigide d’eau emprisonnée qui se
diffuse à vitesse lente et conduit ainsi à humi-
difier en douceur. Sa transparence permet
également de suivre visuellement le traitement
en toute sécurité et sa viscoélasticité d’épouser
les reliefs du papier vergé. Sa forte capacité de
drainage facilite l’élimination des produits de
dégradation tout en favorisant le décollage
des papiers anciens de doublage. Utilisé dans
l’atelier de restauration du département, l’hy-
drogel est donc rapidement devenu un outil
particulièrement adapté. Son protocole de
fabrication est constamment amélioré.
les publications
à paraître en 2016-2020
2016
• Dominique Cordellier, Laura Angelucci,
Album Maso da Finiguerra
• Louis Frank,
Vie de Léonard par Vasari
,
traduction de Vasari
• Regina Kaltenbrunner et
al., Le Geste
baroque. Dans les collections de Salzbourg
,
catalogue d’exposition
• Magnus Olausson, Xavier Salmon, Juliette
Trey, Guillaume Faroult,
Un Suédois à Paris
au XVIII
e
siècle
, catalogue d’exposition
• Louis-Antoine Prat,
Le Dessin français au
XVIII
e
siècle
• Marie-Pierre Salé,
Album des Pyrénées par
Delacroix
• Xavier Sa lmon ,
Al bum Gab r i el d e
Saint-Aubin
• Xavier Salmon,
À l’ombre des frondaisons
d’Arcueil
, catalogue d’exposition