Previous Page  24 / 156 Next Page
Information
Show Menu
Previous Page 24 / 156 Next Page
Page Background

22

Retour sur une période d’expansion

et de développement, du projet du Grand Louvre à 2014

(jusqu’à l’ouverture des salles 18

e

du doa)

La fin du 20

e

siècle marque une nouvelle période

de l’histoire du musée : le projet du Grand Louvre,

mené de 1981 à 1997 et dont les suites se sont

prolongées jusqu’en 2014, écrit une nouvelle page

de l’histoire architecturale du musée et modifie

largement la présentation des collections, qui

s’installent définitivement partout dans le Palais ;

il propose également une nouvelle réflexion sur les

publics du Louvre et les circuits de visite, proposant

le socle sur lequel est fondé le Louvre d’aujourd’hui.

L’année 1981 marque la dernière grande rupture

dans l’histoire du Louvre et la fin de la conquête

du Palais par le musée. La décision de 1981,

dans le cadre des grands travaux culturels de

l’État, s’inscrit à la fois dans un projet politique,

architectural, urbanistique mais aussi scientifique :

nouvelles salles, nouvelles circulations et nouveaux

publics, réouverture sur la ville, travaux sur le

Palais, recréation des jardins…

Ainsi rénové et renforcé, le musée maître du

Palais peut s’affirmer, et c’est ce qui lui permet

très rapidement de gagner ses galons de premier

musée du monde.

1981-1989 :

le

projet du

G

rand

L

ouvre

Le 26 septembre 1981, le président de la

République, François Mitterrand, prend la

décision de libérer l’aile Richelieu et annonce

que le palais du Louvre sera entièrement dévolu

au musée. Ainsi, avec le départ du ministère des

Finances occupant l’aile Richelieu depuis 1871, le

dernier bastion du pouvoir exécutif quitte le palais

du Louvre. La place est libre pour « achever » le

planVerne et repenser la répartition des collections

dans le Palais.

Le projet architectural

En juillet 1983, IeohMingPei est nommé architecte

du projet. C’est le début des fouilles archéologiques

et la création de l’Établissement public du Grand

Louvre (EPGL) par le décret 83-958 du 2 novembre

1983 : un établissement maître d’ouvrage est créé

spécifiquement, distinct du musée, pour mener

ce chantier de grande ampleur. C’est aussi le

début d’une polémique importante, et qui a fait

date dans l’histoire des projets culturels français,

autour du projet de l’architecte. Si le parti pris de

réalisation souterraine recueille un large consensus

en ce qu’il permet d’améliorer notablement le

fonctionnement du musée (solution déjà à l’étude

depuis de nombreuses années), la pyramide suscite

quant à elle de nombreux débats. Les tenants du

respect de l’unité architecturale «Second Empire »

du Palais s’opposent à l’insertion d’une forme

«postmoderniste » en son centre, estimant que la

construction d’une pyramide au cœur du domaine

palatial relève du non-sens architectural. Le

symbole international qu’est aujourd’hui devenue

la pyramide, et la qualité de l’architecture réalisée

font aujourd’hui oublier la vigueur des débats

de l’époque. Ce projet, qui apparaissait alors

comme un point final de l’histoire du Louvre, s’est

finalement inscrit assez vite dans la longue série

des modifications opérées depuis huit siècles. En

dépit de ce que la polémique autour de la pyramide

a pu faire croire, le projet «Grand Louvre » a été

aussi une redécouverte d’un complexe patrimonial

exceptionnel. Les travaux ont été précédés par

trois grands chantiers de fouilles qui ont permis

l’exploration de nombreux espaces.

L’esprit du Grand Louvre

L’esprit du Grand Louvre, dans la lignée du plan

Verne,s’incarnedanslacréationd’uneentréeunique

au Palais, par la pyramide ; un choix qui se traduit

en termes de circulation, de répartition des salles et

de présentation des collections. La conception des

espaces du Grand Louvre marque ainsi de manière

significative le Louvre d’aujourd’hui :

la réalisationduGrandLouvre repose sur unparti

pris sans ambiguïté : créer un accueil vaste et des

espaces techniques, et utiliser les surfaces libérées

1981 – 1997

Le Grand Louvre : le triomphe du musée ?