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également à penser sous l’angle géographique :

musée universel jusqu’au 19

e

 siècle, ayant

couvert jusqu’au milieu du 20

e

 siècle encore de

nombreuses zones géographiques, et couvrant

encore aujourd’hui, sans être universel, une bonne

partie du monde, le Louvre est un complément

de plusieurs musées nationaux à dominante

géographique.

C’est le cas, à travers les collections du département

des Arts de l’Islam (Inde, Asie centrale) et du

département desAntiquités orientales (archéologie

de l’Asie centrale), avec le musée national des Arts

asiatiques – Guimet. C’est également le cas avec le

musée du quai Branly à deux titres : d’une part, à

travers les collections du département des Arts de

l’Islam (Maghreb notamment), d’autre part par la

présence au sein du palais du Louvre du pavillon

des Sessions.

Si le MuCEM place au cœur de son projet

la Méditerranée et ses liens avec le monde

européen, le Louvre est également un musée de

la Méditerranée, à travers notamment l’ensemble

de ses départements archéologiques, qui traitent

de l’histoire ancienne de toute la Méditerranée.

Le département des Arts de l’Islam couvre bien

sûr une bonne partie de l’histoire moderne du

monde méditerranéen, et les autres départements

modernes conservent également des collections

provenant de la Méditerranée. Ces recoupements

avaient conduit le Louvre et le MuCEM, pour

son ouverture, à travailler ensemble, et ont

abouti à plusieurs dépôts importants du Louvre

au MuCEM. La définition du rapport entre ces

deux institutions doit faire l’objet d’une attention

particulière, notamment dans le domaine des

acquisitions, pour éviter toute concurrence.

Le cas du traitement de l’art américain au Louvre

pose également la question des interactions avec le

musée de Blérancourt.

Enfin, le cas particulier de l’Institut du monde

arabe, musée ne relevant pas du ministère de la

Culture et de la Communication mais dont les

collections entretiennent des liens avec celles du

Louvre, reste également à soulever.

Complémentarités « techniques »

Enfin, on peut identifier des complémentarités

d’ordre « technique », sur certains types de

collections.

C’est particulièrement vrai avec la Cité de la

céramique et ses deux musées nationaux de Sèvres

et de Limoges. Au-delà d’une complémentarité

historique liée à l’histoire des manufactures

royales, les liens entre le Louvre (spécifiquement

les départements des Objets d’arts, des Sculptures

et des Arts graphiques) et ces deux musées sont

importants et sources de partenariats.

Même s’il ne s’agit pas d’un musée, c’est également

vrai, dans le même contexte, du Mobilier national,

avec qui le Louvre a une longue histoire de dépôts

croisés, qui s’exprime jusque dans les nouvelles

salles du département ouvertes en 2014.

C’est également vrai avec le musée des Arts

décoratifs, notamment en ce qui concerne le

département des Objets d’arts. La problématique

est d’autant plus importante que le musée partage

les locaux du palais du Louvre : le renouveau des

liens entre le Louvre et les Arts décoratifs devrait

donc être une priorité.

C’est aussi vrai avec le musée de la Musique,

dans son domaine spécifique, de même qu’avec

les musées de science (CNAM, Muséum national

d’histoire naturelle). Concernant ces derniers,

là encore les dépôts sont dans les deux sens, et

correspondent à une histoire parallèle, puisque

ces trois institutions sont contemporaines en tant

qu’institutions scientifiques issues de la Révolution

française, et que le Louvre et le Muséum partagent

même une histoire plus ancienne encore, autour des

collections royales, qui s’expriment notamment par

le partage des gemmes royaux.

Complémentarités « domaniales »

Outre des complémentarités d’ordre scientifique

comme celles qui viennent d’être présentées plus

haut, se posent des questions d’ordre domanial :

le Louvre partage dans plusieurs cas des espaces

avec d’autres institutions, soit sur « son» domaine

soit sur le leur. Il ne s’agit pas ici de traiter les

problématiques techniques relatives à ces espaces,

mais de rappeler que ces « voisinages » sont aussi

le biais de collaborations et d’échanges.

D’une part, parce que le palais du Louvre

accueille d’autres institutions (selon des modalités

juridiques diverses) :

le musée du quai Branly pour le pavillon des

Sessions ;

le musée des Arts décoratifs ;

l’École du Louvre ;

le Centre de recherche et de restauration des

musées de France.

D’autre part, parce que le domaine des Tuileries

que gère le Louvre accueille lui aussi d’autres

institutions :