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Rembrandt, la

Marie-Madeleine repentante

renonce à toutes les vanités de ce monde

de

Charles Le Brun et un globe céleste iranien.

Enfin, après avoir accompagné l’ouverture

du Louvre-Lens, Xavier Dectot, conserva-

teur du patrimoine, a quitté la direction

du Louvre-Lens pour rejoindre le Musée

national d’Écosse en qualité de directeur

du département Art and Design. Marie

Lavandier, conservateur général du patri-

moine et ancienne directrice des musées de

la ville de Nice, l’a remplacé à partir du

mois de septembre.

Interview de Mme Marie Lavandier,

directrice

du Louvre-Lens

Vous avez pris vos

fonctions de directrice

du Louvre-Lens en

septembre 2016. Quelle

est votre perception

de cet « autre » Louvre ?

Le Louvre-Lens, c’est

« le Louvre autrement »

dès la rédaction de son

projet scientifique et

culturel qui date de 2008.

Ce qui le distingue en

premier lieu, c’est sa

fabuleuse Galerie du temps,

une sorte d’OVNI muséal.

Elle présente les collections

du plus beau musée du

monde, en offrant une

expérience de visite inédite.

Ce regroupement de plus

de 200 chefs-d’œuvre, dans

une immense galerie sans

cloisonnement de 3 000 m²,

offre une déambulation

très libre dans l’espace et

le temps, de l’invention de

l’écriture en Mésopotamie

au IV

e

millénaire avant

notre ère, jusqu’à la

révolution industrielle

en Europe au milieu du

19

e

siècle. En parallèle, le

musée propose de grandes

expositions temporaires

d’envergure internationale.

Le Louvre-Lens m’est

toujours apparu comme

une double chance : une

chance pour le Louvre de

déployer autrement ses

merveilleuses collections,

et une chance pour le

territoire où il s’implante de

bénéficier d’un équipement

innovant au service de la

démocratisation culturelle

et, au-delà, du

développement économique

et social du territoire. En

quatre ans, le Louvre-Lens

a accueilli plus de 2 millions

de visiteurs, ce qui le place

dans le top 3 des musées

français, en dehors de Paris.

Parmi eux, 60 % viennent

de la région Hauts-de-

France et environ 1 sur 10

réside dans l’arrondissement

de Lens, ce qui témoigne de

la réussite de l’implantation

du musée dans son

territoire. Les touristes sont

également présents : chaque

année, nous recevons des

visiteurs originaires de

70 pays différents.

À ce moment charnière

de la vie de ce musée,

quelles sont vos priorités

pour les mois à venir ?

Lens a été désignée comme

ville d’accueil du nouveau

Louvre, avec la conviction

qu’une action culturelle

forte et ambitieuse peut

participer à la reconversion

d’un territoire marqué par

la crise industrielle et

sociale. C’est une vision

que je partage totalement.

Aujourd’hui, après quatre

années d’existence,

je souhaite confirmer

l’ancrage local du musée

et renforcer nos liens avec

le voisinage direct. Pour

cela, nous préparons une

programmation plus

événementielle qui se

déploiera dans tous les

espaces du musée,

dont son merveilleux

parc de 20 hectares.

En parallèle, je veux

continuer à faire rayonner

le musée au-delà des

frontières de la région, en

insistant sur sa singularité,

qui doit aussi se retrouver

dans les expositions

temporaires. J’envisage

pour cela des expositions

thématiques plus

transversales, qui

permettent de croiser

les disciplines,

de confronter les époques

et les civilisations.

Qui puissent également

faire écho au patrimoine

du territoire, notamment

minier, et à son histoire,

en particulier durant les

deux conflits mondiaux.

Le Louvre-Lens doit

prolonger en l’amplifiant

son ambition originelle

pour devenir

un lieu d’innovation

et de créativité au service

de tous les publics.