Définition des domaines et axes de recherche au Louvre pour les années 2016-2020
- 17
particulier : d’une part, pour les collections
archéologiques, dont la provenance doit être
très précisément étudiée pour documenter
leur arrivée au Louvre trop souvent méconnue
et mal interprétée, aussi bien que pour nourrir
toute acquisition dans les domaines archéo-
logiques qui relèvent de la compétence du
Louvre ; d’autre part, pour les biens spoliés
lors de la Seconde Guerre mondiale, en parti-
culier pour ceux désignés en tant que Musées
Nationaux Restitutions (MNR), pour lesquels
des recherches de provenance sont menées par
les administrations compétentes, notamment
en archives, auxquelles le musée contribue.
corpus d’œuvres
et catalogues
de collections
Le troisième axe des études de collections,
qui, logiquement, recoupe partiellement
l’étude des artistes, écoles et ateliers, porte
sur l’étude de corpus et la production de
catalogues de collections. Cet axe est égale-
ment caractéristique des recherches qui
ne sont possibles qu’au sein d’un musée :
des recherches au plus près des collections,
nécessitant l’ensemble des outils qui sont
à la disposition des conservations (dossiers
d’œuvre, inventaires, archives...), et qui ont
pour but d’approfondir la connaissance des
collections, dans un objectif, le plus souvent,
de publications de références. De nombreux
projets de long terme portent sur l’étude
de corpus complets, rendue possible par la
richesse et l’importance des collections du
Louvre, souvent complétées par des compa-
raisons avec des corpus d’autres musées, avec
le concours de collègues.
épigraphie et philologie
Au vu de la richesse, dans les départements
archéologiques, des collections que l’on peut
qualifier de « sources écrites », et de l’impor-
tance pour les disciplines d’archéologie et
d’histoire de l’art antique de déchiffrer ces
documents et objets de l’écrit, il a semblé
essentiel de définir un axe prioritaire dans le
domaine de la philologie et de l’épigraphie.
Le musée n’ayant, à cette période, pas d’épi-
graphiste dans ses équipes pour l’ensemble
des langues anciennes représentées par ses
collections, la majorité des projets inscrits
dans cet axe se font dans le cadre de colla-
borations avec des institutions de recherche
bénéficiant de ces compétences spécifiques.
La poursuite de telles recherches s’inscrit
également dans le cadre d’un projet, dans
les années à venir, d’ouverture au sein du
Louvre d’un Centre des sources écrites, sur
le modèle de ce qui existe ailleurs en Europe,
où ces collections pourraient être consultées
et mieux étudiées.
fouilles archéologiques
Enfin, dans la continuité des travaux menés
par le Louvre ou dont le Louvre est contri-
buteur, une importance particulière est
donnée aux fouilles archéologiques. Le
Louvre souhaite rester un acteur important
de l’archéologie française à l’étranger, et
poursuit son activité de participation, ou
de pilotage, d’importantes fouilles dans les
domaines qui relèvent de ses compétences :
en Égypte et au Soudan, en Grèce ou dans
le monde grec, en Italie, en Ouzbékistan et
au Proche-Orient dans la mesure du possible
dans la situation géopolitique actuelle. Au
regard des difficultés que peuvent rencontrer
les archéologues dans de nombreux pays
actuellement et des risques encourus par de
nombreux sites, il semble particulièrement
important que le Louvre, comme l’ensemble
des acteurs de l’archéologie, poursuive autant
que possible une activité de fouilles pour
contribuer à la connaissance et à la sauve-
garde de ces patrimoines. Les résultats des
fouilles menées font l’objet d’expositions,
de conférences, afin d’assurer également la
mission de transmission du musée et d’in-
formation sur ce patrimoine.