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Recueil du Louvre folio 20 /

Plan de situation des bâtiments du Louvre et des Tuileries

le louvre d’hier et d’aujourd’hui

1180 – 1682

Le Louvre, siège du pouvoir royal

Le Louvre a d’abord été une forteresse, construite

sous l’impulsion de Philippe Auguste à la fin du

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e

siècle pour défendre la ville de Paris. Il entre

alors dans l’histoire du royaume et de Paris.

C’est sous Charles V, à partir de 1364, que le

château défensif, grâce à l’architecte Raymond

du Temple, se transforme en une somptueuse

résidence royale. Près de deux siècles plus tard, à la

fin du règne de François I

er

, la forteresse devient,

grâce aux aménagements de Pierre Lescot, le

palais d’une capitale.

C’est en 1594 que le Louvre conquiert la

plénitude de son statut de siège du pouvoir

royal, quand Henri IV décide d’y installer le

lieu symbolique de la monarchie. Il entreprend

le « grand dessein» de réunir en un seul ensemble

les palais du Louvre et des Tuileries, une vaste

entreprise qui prendra plusieurs siècles à se

réaliser, avec un brutal coup d’arrêt en 1682

quand le roi décide de s’installer définitivement à

Versailles et que Colbert ordonne alors l’arrêt des

travaux dans les résidences parisiennes.

Le Louvre d’aujourd’hui reste profondément et

naturellement marqué par cette permanence du

pouvoir royal et, au-delà des aspects purement

historiques, le défi du Louvre d’aujourd’hui est

de rendre lisible et compréhensible cette histoire

royale du lieu, alors même que les traces en sont

peu perceptibles. Ainsi, l’absence d’appartements

royaux visibles peut être un obstacle à la

compréhension de cette histoire royale du Palais ;

de ce fait, la mention même des monarques

français dans le Palais (dont toute trace évidente,

contrairement à ce qui se produit dans les palais

royaux, a disparu : les appartements royaux

situés dans les bâtiments encore existants ont été

trop modifiés pour être encore compréhensibles

et les appartements des derniers souverains ont

disparu avec le palais des Tuileries) doit être très

explicite, d’un point de vue à la fois historique

et architectural. L’absence de la chambre du Roi

(salle des Sept-Cheminées) dont les boiseries ont

été remontées au 19

e 

siècle dans la Cour carrée

pour le musée des Souverains aujourd’hui disparu

ou la présence énigmatique pour le visiteur des

appartements d’Anne d’Autriche, dernière reine

mère à avoir habité le Palais, ou du jardin de

l’Infante, ou de la perspective imaginée par Le

Nôtre aux Tuileries pour LouisXIV sont autant

de défis à relever pour rendre présente la vie de

cour de ce palais royal.