Musée du Louvre
Hall Napoléon
du 6 mars au 29 juin 2009

Introduction

Les « portes du ciel » désignent dans la langue des anciens Égyptiens les portes qui fermaient le meuble sacré abritant la statue de la divinité. Leur ouverture met en contact le monde des hommes et celui des dieux. Elle permet à l’Univers de se perpétuer en renouvelant le processus de la création et donne aux hommes à voir une image d’une réalité ineffable. Leur fermeture est le prélude à une renaissance future et, dans son attente, renvoie la divinité dans un Au-delà ténébreux, dissimulant ainsi son apparence aux yeux des humains.

Pour les Égyptiens, certains lieux sont à leur manière une réplique des réceptacles d’images divines. De ce fait, ils possèdent des portes, matérielles ou non, qui marquent le passage entre des réalités physiques et mentales. Quatre d’entre eux sont évoqués dans cette exposition : l’Univers organisé, l’Au-delà, la chapelle de la tombe et le parvis du temple. Les objets créés pour représenter ces univers ou pour y être placés relèvent d’une logique complexe où se déploie la richesse de la pensée égyptienne si peu cartésienne à nos yeux.

Une rhétorique de l’image égyptienne peut être ainsi déchiffrée : évocation de la partie pour le tout, transpositions visuelles, effets croisés, réalité virtuelle, jeux entre le son, le texte et l’image, accumulations d’éléments ou visions synthétiques, ellipses, complémentarités entre les figures bi et tridimensionnelles, dynamiques internes assurant un équivalent d’un mouvement perpétuel. A travers une redécouverte d’objets et de chefs d’œuvres issus des collections égyptologiques françaises et européennes, c’est à une relecture des représentations visuelles et mentales des anciens Égyptiens qu’invite ce parcours, par l’exploration de ces procédés et des éléments de civilisation qui les ont générés.

Télécharger en PDF