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Préfaces

- 7

mot du président

du conseil scientifique

C’est un grand privilège pour les membres du

Conseil scientifique extérieurs auLouvre d’avoir

eu accès à un panorama si riche de l’état de la

recherche aumusée duLouvre. La spécificité de

la recherche dans lesmusées est qu’elle s’élabore

en fonction des collections, des publics et de la

recherche pure. Le Louvre n’est pas un musée

ordinaire. Pour la richesse de ses collections,

ses dimensions, ses qualités et son histoire, il est

une référencemondiale. Montrer l’ambition du

musée dans un tel document et tenter de créer

unmodèle original du rôle de la recherche dans

le musée et d’expérimenter des voies nouvelles

sont des éléments fondamentaux.

Dans les plans de recherche des universités, l’in-

terdisciplinarité est la rhétorique dominante.

Or, dans les musées, les objets eux-mêmes

sont interdisciplinaires. Le public devrait être

sensibilisé à voir directement les œuvres plutôt

que des images.

Le regard que le Conseil scientifique peut

porter sur cette nouvelle phase de la recherche

dans le musée du Louvre est double :

- un regard extérieur de chercheur et de visi-

teur du musée ;

- un regard d’expert issu d’institutions

diverses. Dans ce cadre, il convient de consi-

dérer la recherche selon un double enjeu :

celui de la recherche en général, et celui de

la recherche au Louvre en particulier. Dans

cet esprit, on peut noter qu’il y a plusieurs

façons d’organiser, d’envisager et d’ordonner

la recherche : par département, par axes de

recherche ou encore en transversalité.

Qu’il me soit permis d’insister sur les parcours

transversaux : un projet comme celui de l’ap-

proche épigraphique offre la possibilité de

dresser des parallèles méthodologiques et de

comparer les collections et leur formation ;

l’étude des matériaux papyrologiques donnera

l’opportunité de mieux faire le point entre ce

qui a été publié à ce sujet et ce qui doit l’être.

Je souhaite également souligner par ailleurs

la relation particulière qui s’établit entre les

archives des fouilles passées et les résultats

des fouilles menées actuellement. Ce rapport

n’est pas seulement historique, il est égale-

ment méthodologique et programmatique.

Il est important de comparer les méthodes de

fouilles à différentes époques et d’établir des

modèles de recherche.

Enfin, je souhaite revenir sur un des domaines

particulièrement intéressants et structurants,

celui des études muséales. Il faut effectivement

concevoir le Louvre comme une collection de

collections, et le projet qui porte sur le musée

des Monuments français d’Alexandre Lenoir

est central dans l’histoire de la muséographie

et la réflexion que l’on peut porter sur l’étude

de la présentation des œuvres, de l’histoire du

goût, de la perception que l’on a voulu donner

au public de l’archéologie et de l’histoire de l’art.

Le dynamisme intérieur du Louvre, qui vient

des nouvelles acquisitions ou des nouvelles

fouilles notamment, doit aussi continuer à

s’alimenter de la richesse de ses collections. Ces

collections ne sont pas seulement regroupées

d’un point de vue architectural ou topogra-

phique mais aussi institutionnel. La forme

des collections, leur relation avec les anti-

quaires ou les historiens de l’art sont vraiment

très importantes.

Pour conclure, depuis la création du Conseil

scientifique, les chercheurs du musée ont

montré leur volonté de créer une symétrie plus

accentuée entre les différents départements,

avec une hiérarchisation des différents projets,

et de rendre la transversalité plus explicite. Ce

Plan de la recherche

montre que le dynamisme

de ce musée a plusieurs composantes et naît de

la capacité du Louvre à réfléchir sur lui-même.

Salvatore Settis