Georg Friedrich Haendel - opéras filmés - page 8-9

Alcina
, après
Orlando et Ariodante
,
est le troisième opéra de Haendel inspiré
d’
Orlando furioso
de l’Arioste. Dans
ce qui est un de ses plus beaux opéras,
Haendel réussit à se plier aux impératifs
de l’
opera seria
tout en révélant la diversité,
l’évolution et la fragilité des différents
personnages. De la magicienne amoureuse
qui transforme les hommes en bêtes,
en arbres ou en rochers, Haendel fait une
femme blessée, humaine et pathétique.
Conçue au départ pour le théâtre baroque
de Drottningholm, la mise en scène
de Pierre Audi s’appuie sur un décor fondé
sur les effets de perspective, avec des
éléments coulissants sur des panneaux
peints. Il en résulte un excellent théâtre
musical moderne dans une forme
historisante, plus proche de Marivaux
que de l’Arioste.
Dramma per musica
en trois actes,
livret d’après
Antonio Fanzaglia, inspiré de
L’Orlando furioso
de l’Arioste (1516).
Création :
Londres, Royal Theatre, Covent Garden,
16 avril 1735.
LesTalens Lyriques et le Chœur de chambre
de l’IMEP.
Dir.:
Christophe Rousset.
Mise en scène :
Pierre Audi.
Décors et costumes :
Patrick Kinmonth.
Lumières :
Matthew Richardson.
Avec
Sandrine Piau (Alcina), Maité Beaumont
(Ruggiero), Angélique Noldus (Bradamante), Sabina
Puértolas (Morgana), Chloé Briot (Oberto), Daniel
Behle (Oronte), Giovanni Furlanetto (Melisso).
Prod.:
La Monnaie /Opéra national des Pays-Bas /
Mezzo, 2015 ; durée : 3h05.
Comme pour
Flavio,
l’action resserrée sur
un petit nombre de personnages se situe
en Lombardie médiévale, cadre temporel
du conflit éternel de la tyrannie opposée
à l’amour.
Avec une des partitions les plus parfaites
de son auteur, cette production de
Rodelinda
fut le second point fort après
Theodora
d’un nouveau cycle d’ouvrages
de Haendel réinterprétés pour la scène
au festival de Glyndebourne. Et le parti pris
scénique de Jean-Marie Villégier fut une
surprise de taille pour le public familier
de son travail sur Atys ou sur les tragédies
de Corneille, offrant ici une gestique qui
relie l’expressivité baroque exacerbée de
la musique à la stylisation expressionniste
du cinéma des années 1930.
Le personnage fort et émouvant de
Rodelinda est magnifiquement incarné
par une Anna Caterina Antonacci
à l’incroyable présence scénique, qui fut
pour beaucoup de spectateurs découverte
dans cette production.
Dramma per musica
en trois actes,
livret d’Antonio
Salvi remanié par Nicolas Haym, d’après la tragédie
de Pierre Corneille
Phertharite, roi des Lombards.
Création :
Londres, King’s Theatre, Haymarket,
17 février 1725.
Orchestra OfThe Age of Enlightenment.
Dir.:
William Christie.
Mise en scène :
Jean-Marie Villégier.
Décors :
Nicolas de Lajartre et Pascale Cazales.
Costumes :
Patrice Cauchetier.
Lumières :
Bruno Boyer.
Avec
Anna Caterina Antonacci (Rodelinda), Kurt Streit
(Grimoaldo), Andeas Scholl (Bertarido), Umberto
Chiummo (Garibaldo), Louise Winter (Eduige), Artus
Stefanowicz (Unulfo), Tom Siese (Flavio).
Réal.:
Brian Turner.
Prod.:
NVC Arts / Channel 4 / Glyndebourne / Warner
Music Vision, 1988 ; durée : 3h22.
Le temps a rendu justice au chef-d’œuvre
qu’est
Serse,
devenu, avec
Giulio Cesare,
le plus populaire des opéras de Haendel.
Dans cette œuvre qui s’approche du genre
« opéra vénitien », on trouve effectivement
le mélange des genres – le rire embué
d’émotions – qui annonce déjà le Mozart
des
Noces de Figaro
.
Serse,
tout comme
Flavio
,
Agrippine,
Parthénope
ou
Orlando,
montre à quel
point Haendel pouvait exceller dans
la
vis comica
et exceller dans la concision :
il n’est pratiquement pas d’airs qui
excèdent les trois minutes…
Cette production du festival de Dresde,
cuvée 2000, est d’un grand raffinement
musical. Christophe Rousset fait ressortir
à merveille toutes les richesses d’une
partition qui est une des plus belles de tous
les opéras de Haendel. Un léger sentiment
de frustration toutefois du fait du parti
pris de mise en scène « en noir et blanc »
de Michael Hampe, qui tire un peu trop
uniformément le récit vers la nostalgie.
Dramma per musica
en trois actes,
livret d’après
Niccolò Minato et Sivio Stampiglia, adapté par
Michael Hampe.
Création :
Londres, King’s Theatre, Haymarket,
15 avril 1738.
LesTalens Lyriques.
Dir.:
Christophe Rousset.
Mise en scène :
Michael Hampe.
Décors et costumes :
Carlo Tommasi.
Lumières :
Mario Thomann.
Avec
Paula Rasmussen (Serse), Ann Halleberg
(Arsamene), Patricia Bardon (Amastre), Isabel
Bayrakdarian (Romilda), Sandrine Piau (Atalanta),
Marcello Lippi (Ariodante), Mattero Peirone (Elvire).
Réal.:
Philip Behrens.
Prod.:
Festival de Dresde, 2000 ; durée : 2h35.
Cette production du Festival de
Glyndebourne fut une étape importante
dans la redécouverte de Haendel. Peter
Sellars parvient magistralement à restituer
dans un contexte moderne l’histoire,
racontée à l’origine sous la forme d’un
oratorio, de la martyre chrétienne Theodora.
Il est en cela aidé par un plateau réunissant
deux magiques interprètes du baroque
retrouvé : Dawn Upshaw et Lorraine
Hunt. Et une direction inspirée de William
Christie jouant sur l’alternance des plages
d’obscurité et de lumière qui font la magie
de l’œuvre.
Peter Sellars a, comme chaque fois,
chorégraphié la diction (à la manière des
muets, le mot est représenté par un geste)
et l’effet trouve, entre Lorraine Hunt et
le chœur, une justesse rituelle qui souligne
chaque inflexion du chant.
Même quand s’installe un air qui fige
le soliste dans son récit et le chœur
dans l’écoute, le dépouillement
et le soin musical donnent au tableau
une force propre.
Oratorio en trois actes,
livret de Thomas Morell
d’après Robert Boyle.
Création :
Londres, Royal Theatre, Covent Garden,
16 mars 1750.
Orchestra of the Age of Enlightenment.
Dir.:
William Christie.
Mise en scène :
Peter Sellars.
Décors :
George Tsypin.
Costumes :
Duná Ramicová.
Lumières :
James F. Ingalls et Brian Turner.
Avec
Dawn Upshaw (Theodora), David Daniels
(Didymus), Frode Olsen (Valens), Richard Croft
(Septimius), Lorraine Hunt (Irene).
Réal.:
Peter Sellars.
Prod.:
NVC Arts /Channel 4 /Warnerclassics, 1996 ;
durée : 3h30.
Week-end l’Arioste
Dimanche 8 mars
à 15 h
Samedi 18 avril
à 18 h
Alcina
Rodelinda
Serse (
Xerxès
)
Theodora
Samedi 18 avril
à 14 h 30
Dimanche 19 avril
à 15 h
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