Giulio Cesare
© Hans Jörg Michel
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Dans la galaxie des redécouvertes du baroque musical, l’œuvre
de Haendel occupe une place singulière. Durant près de deux
siècles, l’essentiel de sa renommée a été liée à la connaissance
de son oratorio
Le Messie
et de ses « tubes » orchestraux que sont
Royal Fireworks Music
et
Water Music
. À partir des années 1960,
le reste de son œuvre commence à être redécouvert, en particulier
ses quelque quarante opéras, qui vont occuper peu à peu une place
prépondérante sur les scènes internationales. La sélection de ce
cycle met également en valeur l’extraordinaire diversité d’inspiration
d’une œuvre opératique dont la richesse semble inépuisable.
On y croise la veine comique (
Flavio
), le sublime pathétique,
(
Theodora
), l’histoire aux confins du mythe (
Giulio Cesare
,
Tamerlano
), la magie et le fantastique (
Alcina
,
Orlando, Rinaldo
).
Expérience inédite, il sera possible de voir au cours d’un même
week-end les trois opéras «magiques » inspirés à Haendel par
le
Roland furieux
:
Ariodante
,
Orlando
et
Alcina.
Les onze opéras que nous avons sélectionnés avec Nicolas Bomsel
couvrent la quasi-totalité de la période créatrice de Haendel,
de
Rinaldo
à
Theodora
. Ceux-ci ont inspiré les traitements les plus
divers à des metteurs en scène comme Graham Vich, Pierre Audi,
Peter Sellars, Jean-Marie Villégier ou Richard Jones, plus récemment.
La sélection permettra d’entendre, à travers vingt-cinq années
de productions sur les grandes scènes internationales, les grandes
voix qui se sont illustrées dans le répertoire baroque : de Lorraine
Hunt et Dawn Upshaw dans le
Theodora
de Peter Sellars à Cecilia
Bartoli, Sandrine Piau, Bejun Mehta, Philippe Jaroussky, Andreas
Scholl…, mais aussi, signe de l’ouverture du répertoire haendélien,
des interprètes venus d’un tout autre style musical, comme Plácido
Domingo dans
Tamerlano
.
La situation de l’œuvre de Haendel, à l’intersection de l’histoire et
de la mythologie, a traditionnellement suscité l’intérêt de chercheurs
venus d’autres disciplines. C’est le cas du grand égyptologue
Jan Assmann, qui a récemment consacré une série de cours à l’œuvre
opératique de Haendel. Nous aurons l’honneur de l’accueillir
le vendredi 9 janvier pour sa conférence inaugurale, consacrée
au pouvoir du chant dans les opéras de Haendel.
Puis, il présentera, les 10 et 11 janvier, deux de ses opéras fétiches :
Giulio Cesare
et
Tamerlano
.
Christian Labrande
Georg Friedrich Haendel
Histoire et mythologie
à l’opéra