Musique française de Rameau à Daho à l'auditorium du Louvre - page 24-25

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Dimanche 9 novembre
14 h30
Pelléas et Mélisande
Claude Debussy
Séance présentée par Denis
Herlin
En juin
, à l’issue d’une
représentation de
La Guirlande
de
Jean-Philippe Rameau, Debussy se serait
écrié : «Vive Rameau ! À bas Gluck ! ».
Quelques mois auparavant,
il avait consacré un long article
au
Castor
et Pollux
du compositeur
dijonnais. Et Debussy de souligner :
«Nous avions pourtant une pure
tradition française dans l’œuvre
de Rameau, faite de tendresse délicate
et charmante, d’accents justes,
de déclamation rigoureuse dans le récit,
sans cette affectation à la profondeur
allemande. » Bien qu’ayant découvert
les opéras de Rameau après avoir
terminé
Pelléas
, Debussy a dû mesurer
combien son drame lyrique renouait
avec l’esprit français des XVII
e
et
XVIII
e
siècles. N’af rmait-il pas
à propos de son opéra qu’ « il y a là une
langue évocatrice dont la sensibilité
pouvait trouver son prolongement
dans la musique et le décor orchestral ».
Voici des propos qui renvoient aussi bien
aux tragédies lyriques de Rameau
qu’à
Pelléas
. Mais on ne saurait
cantonner
Pelléas
à ce passé glorieux.
Comme Debussy le note, son but
a été de chercher « après Wagner » et
non «d’après Wagner. » Le texte
de Maeterlinck lui a offert une liberté
qu’il a su pleinement exploiter pour
créer une œuvre unique qui le rendit
célèbre et marqua durablement des
générations entières. Composé entre l’été
et le mois d’août
,
Pelléas et
Mélisande
fut représenté sept ans après,
à partir du avril
à l’Opéra-
Comique sous la direction d’André
Messager. Malgré une réception quelque
peu houleuse, le drame lyrique de
Debussy s’imposa rapidement et connut
même une diffusion internationale de
son vivant (Belgique, Angleterre, États-
Unis, Allemagne, Autriche…). Mettre
en scène
Pelléas
représente toujours un
dé majeur que Pierre Boulez et Peter
Stein ont su relever magistralement
en
. En offrant une lecture très
réaliste et incisive de l’opéra, ils ont su en
préserver toute la dimension onirique.
D. H.
Drame lyrique en cinq actes
(douze
tableaux); livret de M. Maeterlinck.
Création
: Paris, Opéra-
Comique, 3 avril 1902.
Chœur et orchestre de l’Opéra
National du Pays de Galles
Dir
.: P. Boulez.
Mise en scène
: P. Stein.
Décors
: K.-E. Herrmann.
Costumes
: M. Bickel.
Lumières
: J. Kalman.
Avec
A. Hagley (Mélisande), N. Archer
(Pelléas), D. Maxwell (Golaud), K. Cox (Arkel),
P. Walker (Geneviève), S. Burkey (Yniold),
P. Massocchi (le berger / le médecin).
Prod
.: Caméra Continentales /
BBC / ZDF, 1992, 2h30.
Dimanche 9 novembre
18 h
Dialogues
des Carmélites
Francis Poulenc
Séance présentée
par Hervé Lacombe
Parmi l’énorme production d’opéras
créés au XX
e
siècle, peu d’ouvrages
sont parvenus à rester à l’af che
et à entrer au répertoire des grands
théâtres lyriques internationaux.
Dialogues des Carmélites
fait partie
du cercle étroit de ces partitions.
Quelles en sont les raisons ?
Tout d’abord un livret qui n’est pas
un livret, mais un authentique texte
littéraire : Bernanos a écrit les
Dialogues
à la n de sa vie à partir d’une nouvelle
de Gertrud von Le Fort,
La Dernière
à l’échafaud
, elle-même conçue
à partir d’événements historiques
survenus au Carmel de Compiègne
durant la Terreur. Poulenc conserve
l’essentiel d’un texte exceptionnel,
d’une puissance qui ne faiblit pas,
animé par des situations saisissantes.
La musique est portée par l’intensité
des sentiments mais aussi par des
questionnements qui, pour être
chrétiens, n’en sont pas moins universels.
Il y a une ef cacité et une actualité
paradoxales dans cet opéra, qui rejette
les ingrédients ordinaires de l’opéra :
pas d’histoire d’amour, très peu de
personnages masculins, pas d’héroïsme
au sens attendu du terme, mais au
contraire des questions d’âme, de peur
existentielle, de salut ! Par la grâce
d’un chant devenant l’expression du
drame intérieur, Poulenc donne accès
aux égarements, aux inquiétudes
et aux angoisses, aux pensées
individuelles et à la prière collective qui
animent ses personnages jusqu’à leur
confrontation ultime avec la mort.
H. L.
Opéra en trois actes
(douze tableaux);
livret de G. Bernanos, d’après une
nouvelle de G. Von Le Fort.
Création
: Scala de Milan, le 26 janvier 1957.
Philharmonia Orchestra et Chœur
du Théâtre des Champs-Élysées
Dir
.: J. Rhorer.
Mise en scène
: O. Py.
Décors et costumes
: P.-A Weitz.
Lumières
: B. Killy.
Avec
S. Koch (Mère Marie de l’Incarnation),
P. Petibon (Blanche de La Force),
V. Gens (Madame Lidoine), S. Piau
(Sœur Constance de Saint Denis),
R. Plowright (Madame de Croissy),
T. Lehtipuu (le Chevalier de La Force),
Ph. Rouillon (le Marquis de La Force),
A. Vavrille (Mère Jeanne de l’Enfant Jésus),
S. Pondjiclis (sœur Mathilde), F. Piolino
(le Père confesseur du couvent), J. Duffau
(le premier commissaire).
Réal
.: F.-R. Martin.
Prod
.: Camera Lucida / Théâtre
des Champs-Élysées / Théâtre
de la Monnaie, Bruxelles / 2013, 3 h.
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Dialogues
des Carmélites
© Vincent Pontet - TCE.
3 octobre—9 novembre
L’héritage de Jean-Philippe Rameau
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Mary Garden dans
le rôle de Mélisande
© D.R.
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