Dossier pédagogique Naples à Paris

DOSSIER PÉDAGOGIQUE 16 FICHE ŒUVRE Naples à Paris Atalante et Hippomène Guido Reni (1575-1642) 1615-1618 Huile sur toile H. 191 cm ; L. 264 cm Museo e Real Bosco di Capodimonte Présenté Aile Denon, niveau 1, salle 716 (Grande Galerie) Deux figures occupent le premier plan de la composition. À droite, un personnage masculin est saisi en pleine course, sa nudité n’est cachée que par un voile posé sur un bras et qui semble gonflé par la rapidité du mouvement. Derrière lui, une jeune femme elle aussi nue se penche pour ramasser une pomme. À l’arrière- plan, la ligne d’horizon est placée presque au centre du tableau. Elle constitue une coupure qui sépare un vaste paysage, animé de silhouettes de personnages, d’un grand ciel tourmenté de nuages. Le thème est inspiré des Métamorphoses du poète latin Ovide. La jeune Atalante n’accepte d’épouser que celui de ses prétendants qui réussira à la battre à la course, les perdants sont mis à mort. Très épris, Hippomène accepte le défi et réussit, en semant sur le trajet trois pommes du jardin des Hespérides, à ralentir la jeune femme qui s’arrête pour les ramasser. Vainqueur, il épouse Atalante. L’histoire des deux amants ne s’arrête pas là. Poussés par la passion à s’unir charnellement au cœur d’un lieu sacré, ils sont métamorphosés en un couple de lions par la déesse Cybèle qui les utilise pour tirer son char. Guido Reni a peint deux versions presque identiques de ce tableau mais avec des tailles légèrement différentes. Quelques années les séparent l’une de l’autre. La composition de Guido Reni est peinte alors qu’il s’est réinstallé depuis quelques années dans sa ville natale de Bologne, quittant Rome où il s’est particulièrement illustré. Son art est empreint d’un classicisme inspiré par Raphaël mais aussi par ses grands contemporains eux aussi associés à Bologne que sont les frères Carrache, Louis et Annibale. Ce classicisme s’exprime dans la clarté du trait et de la ligne, un idéal de beauté et d’élégance. L’œuvre montre aussi des éléments qui annoncent les tendances baroques auxquelles Reni a été confronté lors de ses longs séjours romains : elles s’expriment dans le gout du mouvement souple, gracieux et calme ainsi que dans des choix d’éclairages à l’aspect parfois très théâtral. Dans ce tableau, le spectateur est immédiatement séduit par la fougue adoucie des deux protagonistes, la justesse du mouvement et la qualité des drapés qui accompagnent les déplacements des personnages. La lumière choisie par l’artiste semble émaner des corps dénudés d’Hippomène et d’Atalante dont les rendus anatomiques sont particulièrement travaillés. Le travail du torse et des jambes en mouvement d’Hippomène est particulièrement remarquable. Le Louvre possède un remarquable ensemble d’œuvres de Guidoi Reni. Elles sont présentées sur des cimaises proches de cette composition et illustrent le travail de l’artiste, en particulier Déjanire enlevée par le centaure Nessus au rendu anatomique particulièrement intéressant. D’autres œuvres de l’école de Bologne, en particulier des Carrache, sont placées à proximité.