Dossier pédagogique Naples à Paris

DOSSIER PÉDAGOGIQUE 14 Portrait de Galeazzo Sanvitale Portrait d’une jeune femme dite Antea Francesco Mazzola dit Le Parmesan (1503-1540) 1524 (Galeazzo Sanvitale), 1535 (jeune fille) Huile sur toile Galeazzo Sanvitale : H. 109 cm ; L. 81 cm Portrait de jeune fille : H. 139 cm ; L. 88 cm Museo e Real Bosco di Capodimonte Présentés Aile Denon, niveau 1, salle 712 (Grande Galerie) Ces deux portraits comptent parmi les chefs d’œuvre du Parmesan et du maniérisme italien. Réalisés à 10 ans d’intervalle l’un de l’autre, le plus ancien figure Galeazzo Sanvitale (1496-1550), un condottiere qui resta, pendant les guerres d’Italie et avec une grande fidélité, au service des rois de France Charles VIII puis de François I er . Il est représenté ici à l’âge de 28 ans, installé dans un fauteuil, richement vêtu et portant un élégant chapeau. S’il est figuré de trois quarts, son visage fait face au spectateur. Une épée est fixée à son côté et derrière lui, son casque, son armure et sa masse d’arme rappellent que s’il a l’allure soignée d’un riche gentilhomme, il est aussi et avant tout un combattant. De sa main droite dégantée, il présente une médaille de métal dorée inscrite dont la lecture est sujet à controverses et dont la signification reste mystérieuse. L’aspect très officiel du portrait, qui suit, dans la position donnée au sujet, des modèles plus anciens, le goût du détail et de l’illusion dans le rendu des étoffes et, plus exceptionnellement, dans les éléments de l’armure et ses reflets de lumière éclatants, sont caractéristiques des débuts de l’artiste. Le second portrait, celui d’une jeune fille, montre une approche différente. Les décennies ont passé et l’art du Parmesan a évolué. La jeune femme est figurée de face, regard fixé sur le spectateur. Elle est statufiée, presque en pieds, figée de manière presque inquiétante. Son visage et son cou sont d’une clarté étincelante qui tranche avec les couleurs du fond vert et celles de ses vêtements qui sont d’une grande richesse. Les ors ambrés du corsage et le jaune de la robe sont éclatants. Un grand soin du détail se retrouve dans la coiffure ornée d’un bijou et dans la longue chaine d’or qu’elle porte autour du cou. L’artiste a choisi de détailler la fourrure de zibeline qui lui couvre le bras droit. Celui-ci est d’ailleurs incroyablement long et placé à l’extrémité d’une épaule elle aussi complètement déformée et asymétrique. Certains identifient le personnage comme une célèbre courtisane romaine ! La comparaison entre les deux œuvres est intéressante : le portrait masculin, plus ancien, montre une composition plutôt classique qui convient à un homme de guerre sans doute moins enclin à opter pour l’innovation picturale. La jeune femme est figurée de manière plus moderne. Quelle que soit son identité, la position faciale, le cadrage plus complet qui s’arrête au niveau du bas des jambes lui donnent une indiscutable présence. Une autre œuvre du Parmesan, Lucrèce, conservée à Capodimonte, est exposée à proximité, comme un Mariage mystique de sainte Catherine du Louvre. D’autres peintures maniéristes figurent aussi à proximité comme la grande Piéta de Rosso Fiorentino. FICHE ŒUVRE Les collections napolitaines sont riches en œuvres des 16 e et 17 e siècles. Elles illustrent tous les courants des grands centres que sont Florence, Venise et Rome à cette époque, mais aussi de nombreux chefs-d’œuvre napolitains. Elles illustrent la pleine Renaissance comme le Maniérisme , le mouvement caravagesque comme le classicisme de Bologne, le ténébrisme d’un Ribera… 2. Chefs d’œuvre maniéristes et baroques : portraits, scènes religieuses et mythologiques Naples à Paris

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