Dossier pédagogique Naples à Paris

DOSSIER PÉDAGOGIQUE 13 FICHE ŒUVRE Naples à Paris Portrait de Luca Pacioli avec un élève Attribué à Jacopo de Barbari (vers 1445-1516) 1495 Huile sur bois H. 98 cm ; L. 108 cm Museo e Real Bosco di Capodimonte Présenté aile Denon, niveau 1, salle 710 (Grande Galerie) Ce portrait est traditionnellement attribué à Jacopo de Barbari mais la critique propose aussi le nom d’autres artistes contemporains originaires d’Italie du Nord, en particulier le Vénitien Alvise Vivarini. Le nom de Barbari figure en tout cas sur un cartellino posé sur la table avec la date de 1495. L a p e i n t u r e mo n t r e d e u x personnages, un religieux, qui est mis en évidence devant une table sur laquelle figurent des livres et des instruments de mesure. Un second personnage figure sur le côté, légèrement en retrait. Le personnage principal est Luca Pacioli, un religieux franciscain mathématicien, considéré comme le fondateur de la comptabilité. L’identification du second personnage est plus complexe. Certains y voient un portrait de Guidobaldo de Montefeltre, duc d’Urbino, d’autres un portrait de Galeazzo Sanseverino, un militaire Lombard. Tous deux sont associés au mathématicien et ont été ses protecteurs. On a même proposé d’y voir un portrait du peintre allemand Albrech Dürer. La composition du portrait est simple : la table couverte d’un tissu sert de premier plan, sur elle sont posés différents livres et des objets scientifiques. Les deux personnages sont eux placés légèrement en retrait, faiblement décalés l’un derrière l’autre pour créer un effet de profondeur. La représentation en buste et de manière frontale est souvent reprise à cette époque. Luca Pacioli est caractérisé par les instruments et ouvrages qui sont placés autour de lui parmi lesquels on reconnait un compas et une équerre. Le gros ouvrage à reliure rouge est identifié comme étant l’un des traités de mathématiques écrit par le savant. Dessus, est posé un dodécaèdre, un volume géométrique à douze faces. Le mathématicien a ouvert un ouvrage d’Euclide dont il explique le théorème en dessinant et écrivant sur une ardoise. Suspendu par un fil au-dessus de lui se trouve une étrange forme géométrique, un rombicuboctaèdre, qui a pour caractéristique de posséder dix-huit faces carrées et huit faces triangulaires. À moitié rempli d’eau, il montre, en perspective, plusieurs vues identifiées comme figurant le palais ducal d’Urbino. Dès la fin de l’époque médiévale, on associe traditionnellement le portrait d’un personnage à des éléments qui permettent de caractériser ses activités ou ses connaissances. Le goût pour une représentation précise et presque photographique des objets est caractéristique de la fin du 15 e siècle, en Europe du Nord mais aussi en Vénétie. La peinture de Jacopo de Barbari est exposée à côté d’une Vierge à l’Enfant accompagnée de Saint Jean-Baptiste et de saint Antoine conservée au Louvre. Il est entouré d’œuvres italiennes sensiblement contemporaines de Palmezzano et Cima da Conegliano.

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